Les piétons sont les principaux acteurs de l'animation urbaine : ce sont eux qui font qu'une ville est vivante. Aucun aménageur ni élu ne peuvent ignorer qui sont ces piétons, ce qu'ils font en ville, où ils se déplacent, quels aménagements (mobilier urbain, largeur des trottoirs, aménagement des carrefours, aménagement de cheminement piétonniers, éclairage public, signalisation urbaine, aménagement paysagers...) leur conviendraient pour une meilleure prise en charge. Il y a lieu de comprendre que le concept est simple : l'aménagement induit le comportement de l'usager (piéton ou automobiliste). Les causes des accidents de la circulation sont multiples, mais quelles que soient celles-ci, l'accident se déroule dans un aménagement précis et avec un automobiliste. C'est pourcela que le technicien doit, dans la conception de son aménagement, intégrer et anticiper sur les comportements par des techniques sur lesquelles la protection du piéton est prioritaire. Je rappelle qu'à défaut d'idées, il n'est pas interdit de bien copier. Afin de respecter le slogan de ladite banderole, j'interpelle les décideurs du ministère des Transports publics à agir et à élaborer une politique de transport où les piétons seront prioritaires et protégés par une loi répressive contre tout contrevenant, à initier des politiques de déplacement favorisant les piétons et les transports en commun (tramway, métro...). Et à agir aussi en imposant l'introduction de cheminements piétonniers et de passerelles au niveau des ouvrages, échangeurs et autoroutes, et surtout de prendre en considération l'aspect piétons dans l'ensemble des études, car les investissements sont orientés vers la voiture, ce qui constitue une ségrégation économique. J'interpelle les décideurs du ministère de l'Intérieur à agir dans le suivi, le respect, l'application, l'exécution des lois protégeant les piétons à travers les services de sécurité (police et gendarmerie) afin de mettre hors d'état de nuire les chauffards et/ou contrevenant. J'interpelle les décideurs du ministère de la Justice à agir dans l'émission de jugements répressifs envers les chauffards n'utilisant pas la voiture comme moyen de transport mais comme un jouet pour mettre autrui en danger. J'interpelle les décideurs du ministère de l'Education pour qu'ils agissent dans l'élaboration de manuels et cours obligatoires au primaire et au collège qui sensibiliseront les enfants, « futurs piétons et automobilistes », sur les dangers de la route, le rôle de la voiture et surtout sur le comportement à suivre en étant piétons : comment traverser, respecter le passage piétons, vêtements à couleurs vives....). J'interpelle les décideurs du ministère de la Communication et tous les établissements de communication audiovisuels (télévision et radios) pour qu'ils agissent en multipliant les reportages et documentaires prônant les avantages des transports collectifs, de la vie en ville et des aménagements pour piétons tout en montrant les exemples d'autres pays. J'interpelle les responsables d'université et les universitaires (architectes, ingénieurs en travaux publics et aménagement du territoire, urbanistes, etc.) pour qu'ils agissent, condamnent et à luttent pour le respect des normes et standards et surtout, développer des thèses et politiques de transport favorisant les piétons, les transports collectifs et les aménagements urbains afin que les décideurs puissent s'y référer. J'interpelle les élus municipaux pour agir en initiant des études élaborées par des spécialistes pour une meilleure vie urbaine, où les piétons et les transports collectifs sont prioritaires. J'interpelle les parents à agir en respectant le rôle du premier éducateur pour les enfants en leur montrant les premiers gestes et comportements à entreprendre durant leurs déplacements non accompagnés. J'interpelle les citoyens à agir en interpellant les pouvoirs publics en s'organisant en association, pour la réclamation du droit de se promener sans risquer d'être fauché par un véhicule et le développement des transports collectif, etc. Je me sens coupable de ne pas avoir réagi plus tôt, vu mes connaissances en matière des transports urbains et de gestion de la circulation de mes références pratiques, mes rêves de voir de beaux cheminements piétonniers au niveau de la capitale permettant des promenades à pied ou à vélo, en solitaire ou en famille en toute sécurité comme celles que j‘ai pu appréciées dans d'autres pays, mon espoir de voir un jour la circulation à pied et les transports collectifs reprendre la place qu'ils n'auraient jamais dû perdre. Enfin, je rappelle aux lecteurs que dans la religion musulmane, en cas d'accident mortel, même involontaire, le coupable doit, en plus des obligations de jeûne, remettre l'équivalent de plus de 4 kg d'or aux parents de la victime (fedia). Avant de conclure, j'énumère quelques propositions ou principes généraux en vigueur en matière de gestion des déplacements : 1 - Agir sur les transports urbains en améliorant l'accessibilité aux transports collectifs : en limitant le rôle de l'automobile, en faisant évoluer les institutions urbaines et en maîtrisant l'usage du sol. 2- Agir sur les structures urbaines en atténuant la centralité, en déconcentrant les activités, en vivifiant les centres des quartiers, en densifiant l'espace urbain et en organisant les extensions urbaines. 3- Améliorer l'offre de transport en donnant la priorité aux infrastructures extra-muros, aux vélos, aux motos et à la marche, en développant les transports en commun (métro/tramway) et en maîtrisant et en organisant la circulation automobile. 4- Instaurer une taxe spécifique qui permettra de subventionner les investissements des transports collectifs, la sécurité routière, en général, et des piétons, en particulier. 5- Ouverture de postes budgétaires au niveau des communes pour la création d'un service chargé de la sécurité routière et de l'aménagement urbain, à l'instar des services d'hygiène et d'urbanisme. 6- Agir sur l'instauration de zones de limitation de vitesse 30 km/h et 50 km/h où elle sera contrôlée par des voitures de police banalisées chargées de la répression des excès de vitesse et surtout sanctionnant sévèrement les chauffards, à l'exemple des sociétés civilisées. 7- Création d'une autorité organisatrice composée de compétents techniciens multidisciplinaires spécialisés en transport collectif, circulation et déplacements urbains et sécurité routière, car il y a lieu d'éviter de tomber dans les situation malheureusement courante au niveau dans nos institutions, à savoir « une ambulance qui remorque une ambulance ! » Je termine avec une citation d'Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d'intervenir. »