Le conseil fédéral du Front des forces socialistes, élargi aux présidents des APC, qui s'est réuni en session extraordinaire hier, met en garde «le pouvoir quant à d'éventuels dérapages». Dans un communiqué sanctionnant le débat sur la situation générale induite par les derniers événements qu'a connus Béjaïa, cette instance dit avoir constaté que ce que vit cette wilaya est la résultante de divers facteurs, tous issus d'une gestion unilatérale et chaotique des affaires du pays. Il considère que «le recours de l'administration aux ‘‘sages'' et autres ‘‘notables'', sélectionnés sur une base totalement arbitraire et des critères connus du seul pouvoir, et l'exclusion des élus, à l'occasion de réunions organisées lors de ces événements, ne sont-ils pas une énième tentative de substituer à la représentation élue des populations une représentation factice, archaïque et parfois même mafieuse ?» Le FFS s'interroge ainsi sur les objectifs et les visées d'une grève des commerçants observée suite à un appel anonyme. «La rumeur est-elle devenue l'instrument politique privilégié par lequel le pouvoir lui-même peut être soupçonné de vouloir manipuler et gérer les rapports sociaux ? La dépolitisation ne fait-elle pas le nid de toutes les aventures», se demande le FFS, tout en soulignant que depuis toujours le pouvoir a eu recours à la violence comme mode de gestion pour étouffer tout mouvement pacifique afin d'empêcher l'organisation de la société. Le conseil fédéral du FFS salue la population de Béjaïa pour «sa maturité» et «son esprit de responsabilité» pour avoir réussi à «déjouer un plan machiavélique visant la destruction de la cohésion sociale». Il exige la libération immédiate et inconditionnelle des personnes injustement arrêtées lors de ces événements. Le conseil fédéral du FFS a annoncé, dans ce sillage, la mise en place d'un collectif d'avocats pour suivre le dossier des personnes injustement arrêtées. Le plus vieux parti de l'opposition a également décidé d'intensifier les rencontres et les débats publics pour sensibiliser la population sur les enjeux de l'heure. Comme il poursuivra sa «campagne d'explication des dispositions de la loi de finances 2017, antisociale, rejetée par les parlementaires du FFS et votée par une majorité préfabriquée». Le conseil fédéral du parti relance son appel pour la reconstruction du consensus national, considérant que face à la violence, seuls le débat et la concertation sont la solution. Il assure que «face à la déstructuration de la société, seules l'organisation et la politisation de la société ouvrent une voie vers la solution démocratique et non violente». Le plus vieux parti de l'opposition dénonce la gestion unilatérale du pouvoir qui a conduit, selon lui, à la crise actuelle. Engagé dans les prochaines élections législatives, le FFS prépare une conférence nationale des élus pour fin janvier.