L'artiste algérien, Hamid Baroudi, a animé, jeudi soir, un concert exceptionnel à l'opéra Boualem Bessaïh de Ouled Fayet, à Alger. Pour ceux qui s'en souviennent, Hamid Baroudi, ce chanteur du mythique groupe Dissidenten, a offert au nombreux public algérien un arc-en-ciel musical composé de son ancien répertoire et de quelques titres de son prochain album, Back to the Groove, lequel sortira à l'échelle internationale, à la fin du mois de février prochain. Ce chanteur ethno po, réputé pour son timbre de voix unique, a géré, comme à l'accoutumée, son concert d'une main de maître. Il est 19h passées, quand Hamid Baroudi fait son apparition sur scène. Accompagné d'un orchestre riche d'une douzaine de musiciens de différentes nationalités, l'artiste salue son public chaleureusement, en n'omettant pas de souligner sa joie de se produire pour la première sur la scène du prestigieux opéra Boualem Bessaïh. L'émotion est à son comble, quand il entame son concert par un hommage rendu au compositeur et parolier Mahboub Bati, à travers la reprise de l'incontournable chanson El Barah kan fi omri aâchrine, laquelle a été spécialement écrite pour le défunt artiste El Hachemi Guerrouabi. Une chanson, certes, indémodable, mais qui a été remarquablement interprétée avec un zest de salsa. Hamid Baroudi opte pour un feeling direct avec son public. En véritable professionnel, il s'adresse à ses convives avant chaque interprétation d'un titre. Le retour est des plus sensationnels avec ce public qui connaît trop bien son approche musicale. Des répliques sont même à l'honneur. La khamsa pour ainsi dire ne le quitte jamais. Elle est d'ailleurs mise en évidence en grandeur nature sur le devant de la scène. Le musicien explique que Fatima, sa grand-mère paternelle, lui avait dit un jour qu'il réussira comme il l'entend et qu'il réalisera tous tes rêves. «Elle m'a confié une khamsa, qui, depuis, est devenue mon symbole et sa grande bénédiction», dit-il. Pendant plus de deux heures, le musicien Hamid Baroudi a alterné des interprétations puissantes et délicates, montrant ainsi toute l'étendue de son talent vocal. En effet, sur des titres efficaces et nostalgiques à la fois, il interprète des titres phares, tels que Sidi, Djouala, Djina Menk ya Fatima, Hakmet Lakdar, Waâlach, Caravan to Bagdad, Koulili, Yemma et Ya Moulana. Il entonne également, en langue espagnole, une chanson révélatrice de son titre Esperanza. Cerise sur le gâteau, il chante en exclusivité, pour ses nombreux convives, deux titres de son nouvel album, dont la sortie est prévue dans un mois. Si la première chanson, Mayeli ya Moulaya, est axée sur le patrimoine ancestral algérien, le deuxième titre est un hommage au Monde arabe. Le chanteur a, d'ailleurs, annoncé qu'il compte éditer, d'ici trois mois, une chanson sur la Syrie. Il a donné un avant-goût de ce projet musical, en déclamant en live un couplet de cette belle poésie poignante, où l'auteur s'interroge sur le silence des peuples musulmans face aux multiples massacres commis sur la population syrienne. Des sons nouveaux, oscillant entre le gnawi, le tindi, le jazz, l'andalou et la groove afro-américaine, ont donné leur pleine mesure. Au-delà du talent incontesté de Hamid Baroudi, il faut dire que le jeu instrumental des musiciens a été des plus époustouflants. Preuve en est, avec le percussionniste marocain, Rhani Krija, le Sénégalais, Pape Samory Seck au balafon, et le Malien, Sidiki Diabate, à la kora. En somme, Hamid Baroudi a livré un show vocalement irréprochable, en ne manquant pas à la fin de sa prestation de sensibiliser la jeunesse algérienne sur son unification. Pour rappel, ce concert s'inscrit dans le cadre d'une tournée que l'artiste entamera dans le Grand Sud algérien, du 17 au 25 janvier en cours. Il se produira ainsi dans les villes d'Adrar, In Salah, Tamanrasset et Djanet.