Le chantre de la "World music", Hamid Baroudi, a animé un concert, jeudi, au nouvel Opéra d'Alger. Coorganisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et l'Opéra d'Alger, le concert a drainé un public nombreux, heureux de retrouver cet artiste au grand cœur. Ce concert, organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel et l'Opéra d'Alger, sous l'égide du ministère de la Culture, inaugure le retour tant attendu de l'interprète du désormais mythique Caravane to Bagdad, qui sillonnera, à partir du 17 janvier prochain, le Grand Sud algérien. Avant d'entrer en scène, les musiciens qui accompagneront l'artiste tout au long de la soirée, feront tour à tour leur apparition. C'est le cas de Djiby Diabaté et Pape Samory Seck, avec leur balafon et djembe, suivis des Allemands Till Mertens, au clavier et saxophone, et Rolf Denecke à la basse. Les instruments traditionnels n'étaient pas en reste, puisque le qanun, le violon et le tar étaient savamment maniés par les graciles Asma Hamza, Bensalah Zakia et Chikhaoui Kamelia. Mais le musicien qui a captivé toute l'assistance ce soir-là, n'est autre que Rhani Kridja, célèbre percussionniste de Sting, de Keziah Jones, ou encore de Don Byron, efficace tant par sa batterie, que ses timbales et autres sonnailles. En ouverture du spectacle, l'interprète rend hommage à Mahboub Baki, en reprenant Lbareh, où le mélange des instruments, en apparence très différents les uns des autres, procurent une belle harmonie à ce classique de la chanson algérienne, notamment grâce au prodigieux "coup de baguette" de Kridja, en totale symbiose avec les percussions de Seck. La deuxième chanson, un autre hommage à l'une de ses plus grandes influences, est Sidi, de l'Egyptien Mohamed Mounir, que le public entonne en chœur avec l'artiste. Avec ce titre, ce sont les guitares, électrique et classique, qui font leur show, tout en restant fidèles à l'authenticité de ce titre, qui sera accompagné par la voix éthérée et mélodieuse du chanteur. Fatma est une chanson au rythme saccadé et entraînant, avec le saxophone de Mertens, la basse de Denecke et, encore une fois, les percussions du remarquable Kridja, qui vole la vedette aux autres musiciens, par son dynamisme, son énergie et son efficacité. Accompagné des youyous du public, il entame ensuite Hakmet Lekder, titre d'anthologie qui lancera la carrière de l'artiste à l'international, et sa consécration avec la Warner Bros. Outre l'émotion et l'énergie de l'artiste, visiblement ému par l'assistance qui chantonnait joyeusement ses titres, sa présence scénique était pour beaucoup dans la réussite du show, en occupant chaque coin de la scène, et communiquant avec son public qui en redemande. World music, avec la chanson Ya moulana en était le parfait exemple, avec ses influences africaines, occidentales et la communion du Djembe, de la guitare électrique et du qanun, créent ici un mélange aussi surprenant que captivant, porté par le charisme du chanteur et la hardiesse des musiciens. Le public est, pour dire peu, galvanisé. Sur une introduction de la bande sonore du classique du cinéma, Le parrain, il reprend le titre qui le consacrera internationalement, Caravane to Bagdad, morceau revu pour l'occasion, et auquel il incorporera des sonorités africaines, sous une standing ovation de l'assistance. Enfin le clou du spectacle est sans conteste ce groupe de petites filles qui entrent en scène, parées de magnifiques robes kabyles, pour ce concert qui coïncide avec la fête de Yennayer. Yasmine Azzouz