La publication par les médias américains d'informations non vérifiées au sujet de dossiers potentiellement compromettants pour Donald Trump constitués par la Russie provoque des remous aux Etats-Unis, à quelques jours de son entrée à la Maison-Blanche. Voici ce que l'on sait. Le rapport Selon plusieurs médias parus mardi, les chefs du renseignement américain ont informé en fin de semaine dernière le président sortant Barack Obama, Donald Trump et des membres du Congrès de la détention présumée par la Russie d'informations compromettantes sur le président élu. Ils leur ont présenté un résumé de deux pages d'un document qui en compte 35. Le site d'informations Buzzfeed publie dans la foulée le document complet — une série de notes sur plusieurs mois, y compris après le scrutin du 8 novembre — détaillant des liens allégués de l'entourage du président élu avec le Kremlin.
Auteur présumé : Christopher Steele, un ex-agent des services secrets britanniques en poste à Moscou pour le MI6 pendant plusieurs années, jugé crédible par le renseignement américain, selon le Wall Street Journal. Il est désormais reconverti en consultant et dirige une société de conseil basée à Londres. Commanditaires présumés : des opposants politiques de Donald Trump. Des rivaux républicains, puis des démocrates, selon le New York Times. Authenticité : Buzzfeed souligne qu'il contient des erreurs flagrantes, des éléments qu'il n'a pu confirmer et certains probablement invérifiables. Origine : selon Buzzfeed, il circule depuis plusieurs semaines dans les sphères politiques, médiatiques et du renseignement. Le sénateur républicain de l'Arizona John McCain a indiqué mercredi dans un communiqué avoir reçu en fin d'année dernière, des «informations sensibles» et de les avoir, au vu de leur contenu dont il n'était pas en mesure de vérifier la véracité, transmises au directeur de la police fédérale (FBI) James Comey.
Son contenu Des informations présentées comme compromettantes sur Donald Trump, comme l'existence alléguée d'une vidéo à caractère sexuel impliquant des prostituées, filmée clandestinement lors d'une visite à Moscou en 2013 par les services russes dans le but d'en faire un moyen de chantage. Des informations sur des échanges de renseignements supposés pendant «au moins» huit ans entre Donald Trump, ses proches et le Kremlin, dans les deux directions.
Réactions des intéressés Russie : «La fabrication de tels mensonges est une tentative évidente de faire du tort à nos relations bilatérales» avant l'investiture, le 20 janvier, de M. Trump, favorable à un rapprochement avec Moscou, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a assuré que la Russie ne possédait pas de «dossiers compromettants» sur Donald Trump ni même sur sa rivale à la présidentielle, la démocrate Hillary Clinton. n Donald Trump : comme quasi-systématiquement, il a choisi de s'exprimer sur twitter en dénonçant mardi des «fausses informations» et une «chasse aux sorcières totale !» avant d'estimer mercredi que la façon dont il était traité était digne de «l'Allemagne nazie». Il a ensuite laissé éclater sa colère lors d'une conférence de presse, la première depuis son élection. «Ces choses ne se sont jamais passées», a-t-il tonné.
Les relations Trump-Russie Trump Organization : Trump a tenté à maintes reprises d'implanter un hôtel à Moscou. Il a effectué plusieurs voyages sur place, sans jamais rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, auquel il voue une grande admiration. Entourage : Paul Manafort, homme fort de la campagne du milliardaire entre mars et août 2016, a travaillé à celles des présidents Gerald Ford, Ronald Reagan et George H.W. Bush. Mais il a aussi été consultant pour l'ex-président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, ce qui a d'ailleurs entraîné son départ de l'équipe Trump : il est mis en cause dans une enquête de corruption en Ukraine, soupçonné d'avoir touché des millions de dollars en liquide entre 2007 et 2012. Il a également travaillé pour des oligarques russes proches de Poutine. Pendant la campagne électorale, des rumeurs évoquent le rôle trouble d'un conseiller en politique étrangère de Trump proche de Moscou, Carter Page. Selon la presse américaine, le FBI s'est intéressé à cet ancien banquier d'affaires à Moscou, le soupçonnant d'avoir eu des communications privées avec de hauts responsables russes pendant l'été. Michael Flynn : l'ancien général, choisi par M. Trump pour diriger son Conseil de sécurité nationale (NSC), a été payé par la chaîne russe RT pour assister en 2014 à un gala à Moscou. Il était assis à la table de Poutine.