Le président élu américain Donald Trump a dénoncé hier les fausses informations sur son compte diffusées par certains médias américains concernant ses liens supposés avec la Russie, dont il a reconnu le rôle dans le piratage du parti démocrate. Le successeur de Barack Obama est furieux de la publication, mardi, par le site Buzzfeed de 35 pages de notes détaillant des liens allégués de son entourage avec le Kremlin. Il s'en est une nouvelle fois pris aux services américains, qui auraient, selon lui, fait fuiter ces documents dans la presse : «Peut-être les Services de renseignement, ce qui serait une tache sur leur réputation.» «Tout est faux», a-t-il martelé. «Cela n'aurait jamais dû être diffusé», a-t-il aussi dit. «C'est une honte !» Pour la première fois, il a également explicitement reconnu le rôle de la Russie dans le piratage des messages de responsables du parti démocrate d'Hillary Clinton. «Je pense que c'était la Russie», a-t-il déclaré. Pour cette première conférence de presse depuis juillet dernier, devant au moins 250 journalistes accrédités, dans le hall de la Trump Tower à New York, il a pris le contre-pied de ses dénonciations habituelles en remerciant les médias qui ont refusé de publier ces notes à l'authenticité incertaine. Sur twitter, quelques heures auparavant, le milliardaire républicain avait exprimé sa fureur : «La Russie n'a jamais tenté de faire pression sur moi. Je n'ai rien à voir avec la Russie. Pas de contrat. Pas de prêt, rien du tout !» L'affaire a monopolisé le début de la conférence de presse à la Trump Tower, au cœur de Manhattan. C'est dans ce même bâtiment qu'il avait lancé, le 16 juin 2015, sa candidature après une descente d'escalator désormais célèbre. Plusieurs médias américains ont fait état, mardi soir, de l'existence de ce document de 35 pages contenant des informations supposées compromettantes sur Donald Trump, ainsi que sur des liens allégués entre son entourage et le pouvoir russe. Les notes ont été rédigées de juin à décembre 2016 par un ancien agent du Renseignement britannique pour le compte d'opposants politiques au candidat Trump. Elles circulaient depuis des semaines à Washington, notamment dans plusieurs médias qui tentaient d'en confirmer les éléments indépendamment. Seul Buzzfeed les a publiées mardi. Le porte-parole de Donald Trump, Sean Spicer, a vivement condamné Buzzfeed, qualifié de «blog de gauche ouvertement hostile au président élu», au début de la conférence de presse, qualifiant la publication des notes de «scandaleuse et irresponsable». Le vice-président élu, Mike Pence, a dénoncé une tentative des grands médias de «délégitimer cette élection». Selon CNN, les chefs du Renseignement américain ont présenté à M. Trump, ainsi qu'à Barack Obama et plusieurs responsables du Congrès, un résumé de deux pages de ces notes, ce qui souligne l'importance qu'ils semblent leur accorder. Mais Reince Priebus, futur secrétaire général de la Maison-Blanche, a démenti hier sur NBC que M. Trump ait été informé vendredi.