L'option de la participation au gouvernement du MSP est ouverte. «Notre participation au gouvernement dépendra des résultats des élections», c'est l'affirmation faite hier par Abdelmadjid Menasra et Abderrazak Makri, respectivement président du Front pour le changement (FPC) et président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), réunifiés. Les deux formations politiques ont scellé hier, comme annoncé, la fin de leurs divergences et le retour à la maison MSP de Abdelmadjid Menasra après une brouille qui aura duré cinq années. Lors d'une conférence de presse conjointe, tenue hier à Alger, le ton «oppositionniste» adopté par le MSP sous la direction de Makri a nettement changé pour retrouver le discours nuancé propre à ce mouvement qui a de tout temps gardé un pied dans le gouvernement et un autre dans l'opposition. La réunification du FPC et du MSP, qui est plus un retour du premier dans le second, intervient à la veille des élections législatives prévues au courant du deuxième trimestre de cette année. Même si les deux dirigeants affirment que les retrouvailles obéissent à un long processus de dialogue de 44 mois, il est à noter que les législatives ont fortement accéléré la démarche de réconciliation et d'unification de leurs rangs. «Nous irons à ces élections avec des listes communes comme un seul parti, et réfléchirons à l'intégration du gouvernement une fois les résultats connus. La réflexion sur cette question se fera suivant une vision politique qui prendra en compte l'intérêt de notre pays», souligne Abderrazak Makri en notant que pour l'heure ils représentent des partis de l'opposition et que le changement pourrait intervenir après les législatives. Abdelmadjid Menasra a, de son côté, affirmé que la division dans les rangs du MSP a même déplu au pouvoir et que des parties de ce pouvoir ont conseillé aux deux formations de se réunir. «Il ne faut pas avoir peur du pouvoir, il y a des hommes de ce pouvoir qui veulent du bien aux partis. Et notre union est dans l'intérêt de l'Etat, car il n'y a pas d'Etat fort sans partis politiques forts qui défendent l'unité du pays et son salut», dit-il. Et d'ajouter que c'est au peuple de décider de la participation du MSP au gouvernement. «Si les électeurs nous gratifient de leurs voix, c'est qu'ils voudront que nous puissions prendre en charge leurs préoccupations et attentes en accédant au pouvoir, et tout parti est en droit de vouloir gouverner ou de répondre à toute offre d'alliance gouvernementale.» A noter que l'unification des rangs du MSP et du FPC passera par trois phases dont la première est d'organiser une participation commune aux élections. Cette phase sera suivie par une période d'intégration des deux organisations politiques d'une durée d'une année et durant laquelle la présidence du MSP sera tournante entre les dirigeants des deux formations. Ce qui aboutira à l'organisation d'un congrès ordinaire en 2018, qui constituera la troisième étape devant déboucher sur une direction élue. Le FPC se fondra désormais et complètement dans le MSP et disparaîtra comme entité politique. Interrogé sur un possible rapprochement du MSP avec le parti d'Al Adala Oua Etanmia, Abderrazak Makri a souligné avoir adressé une réponse à la lettre de Abdallah djaballah pour décider d'une rencontre. «Nous sommes très heureux d'aller à cette rencontre qui nous permettra de discuter des perspectives d'échanges et d'entraide lors des prochaines élections, notamment au sujet de la surveillance des élections», affirme M. Makri.