Le projet qui s'étale sur une superficie de 31 ha, dont 23 réservés au bâti total, a été inscrit en 2006. Il est tombé depuis dans les limbes et l'on ne semble pas mesurer l'ampleur des répercussions gravissimes sur l'environnement et sur la santé des riverains. Autre motif d'inquiétude, la décharge sauvage, domiciliée presque à équidistance entre la ville de Chelghoum Laïd et la cité de Djamaâ Lakhdar (ex-cité Boukarana), qui abrite 16 000 habitants, s'apparente à l'épée de Damoclès menaçant quelque 120 000 âmes au moins. Pour la simple raison que le lieu de dépôt quotidien des ordures ménagères a été décidé à la hâte par les responsables d'il y a une vingtaine d'années au moins. De l'avis de nombreux intervenants, «le site affecté vers la fin des années 1980 à cette structure de collecte des ordures ménagères est situé, comble de l'ironie, sur des terres agricoles sises à quelques encablures des deux agglomérations précitées». Pis encore, selon un ancien cadre de la commune, «le terrain d'assiette affecté à ladite décharge est une pure aberration, car le choix du site a été improvisé et décidé sans même qu'il soit tenu compte de l'orientation des vents». Le temps a donné raison à cet ancien élu. Pour preuve, l'incinération quasi quotidienne des rejets domestiques devient une source de risques quant à la santé des habitants. Et pour cause, la décharge mise en cause n'a pas cessé de charrier, au gré des vents soufflants, d'immenses et épais écrans de fumée, qui se déversent sur les agglomérations avoisinantes. «En été, on est obligés, malgré la chaleur suffocante, de fermer portes et fenêtres pour nous prémunir contre l'inhalation de fumées fétides», indique-t-on.