Une marche interdite du FFS à Tizi Ouzou pour dénoncer entre autres « les généraux assassins » a eu lieu. A quelques kilomètres de là, une attaque meurtrière du GSPC faisait 8 morts et une vingtaine de blessés parmi les militaires, ne faisait état d'aucun général dans les pertes de l'ANP. A quelques kilomètres encore de là, Fawzi Rebaïne, leader rigoriste de Ahd 54, se demandait comment pouvait-on donner 120 millions aux familles de terroristes, créant ainsi une classe équivalente à celle des familles de chahid. Fragmentée, découpée, fracturée, l'Algérie semble définitivement fonctionner comme un gigantesque immeuble de bureaux où chacun dans son box s'occupe de ses affaires et remplit son rôle, localement, se souciant très peu de ce qui se passe à côté. Cette absence d'unité de fonctionnement, que d'autres pourraient appeler multipartisme et diversité d'opinion, cache en fait l'introuvable harmonisation des esprits et des événements dans un pays où chacun est livré à lui-même puisque la typhoïde frappe à El Oued mais la blue tongue à Aïn Témouchent. Puisque surtout, pendant que le ministère des Affaires religieuses appelait mercredi l'ensemble des imams à officier la prière de l'Istisqa, le ministère de l'Eau annonçait le même jour que les 57 barrages que compte le pays ont reçu durant le mois d'octobre dernier 278,2 millions de mètres cubes (contre 133 millions de m3 durant la même période de 2005), jugeant ainsi les quantités suffisantes. L'eau ? Ce n'est pas le problème des buveurs de lait, puisque des voleurs de bétail ont été arrêtés du côté de Souk Ahras, stoppés à un barrage pour avoir fait monter une des vaches volées dans une 205. En attendant la mise au point de la maison Peugeot Algérie qui, seule, pourrait expliquer que c'est possible, on ne peut d'ores et déjà raisonnablement plus demander aux dirigeants algériens ce qui ne l'est pas.