Les étudiants en pharmacie de l'université Oran 1 ont observé un sit-in, mercredi matin, devant l'Etablissement hospitalo-universitaire 1er Novembre (EHU). Ces étudiants sont en grève depuis plus de deux mois et ont tenu plusieurs rassemblements devant le siège de la wilaya, la direction de la santé, ainsi que les ministères de tutelle. Ils réclament «une réelle prise en charge des pharmaciens et une place digne de leur diplôme universitaire», comme l'explique Noureddine, un des étudiants rencontrés devant l'EHU. Ce dernier déclare : «Nous sommes ici pour sensibiliser les maitres-assistants, les internes, les résidents, ainsi que tout le personnel médical et paramédical quant à nos revendications, car il y va de la situation de tout le secteur de la santé dans le pays. La population doit également savoir ce qui se passe et qui gère les pharmacies dans les structures de santé ainsi que les officines. Des gens non formés occupent nos places, alors que des diplômés se retrouvent sans travail. C'est un danger de santé publique.» Moussa, un autre étudiant, insiste sur l'importance de la future loi sur la santé, qui doit intégrer certains paramètres qui sont les revendications principales des grévistes. «Nous souhaitons que la prochaine loi oblige les officines à recruter des pharmaciens-assistants. On nous dit que la future loi leur laissera le choix et ce n'est pas rassurant car les gérants d'officines préfèrent recruter des non-diplômés en pharmacie pour leur donner des bas salaires. Ceci pénalise et les patients et les étudiants», commente Moussa. Ces étudiants grévistes réclament également l'intégration des pharmaciens après le résidanat dans leur spécialité. «Nous ne sommes pas toujours intégrés dans des postes de notre spécialité. Il n'y a pas toujours des pharmaciens dans les pharmacies des hôpitaux par exemple», ajoute de son côté Mourad. Les protestataires souhaitent aussi que des emplois leur soient réservés dans l'industrie pharmaceutique. Mourad déclare : «Les laboratoires pharmaceutiques recrutent rarement des diplômés algériens. On parle d'importants partenariats, de secteur stratégique et notamment de transfert de technologie et de savoir-faire, mais nous ne sommes pas recrutés. Ce sont toujours des étrangers qui cuisinent dans les labos. Il faut que ça change, autrement à quoi cela srvirait de former des milliers de diplômés chaque année.» Ces étudiants ont regretté que les pharmaciens, les biologistes et les médecins généralistes «soient réduits à de simples délégués ou visiteurs médicaux, de simples commerciaux pour des laboratoires étrangers, alors qu'ils ont été formés pour produire». Par ailleurs, cette grève est celle qui a le plus duré à Oran, ajournant un réel décollage de l'année universitaire 2016/2017.