Les étudiants du département de pharmacie de l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont observé hier une grève pour réclamer la prise en charge de leurs revendications, notamment celles liées à leur avenir professionnel. A travers cette grève initiée par la Coordination nationale des étudiants en pharmacie, nouvellement créée et regroupant les dix départements en pharmacie du pays, les étudiants en pharmacie veulent pousser la tutelle à trouver une solution aux multiples problèmes dont soufrent leur spécialité. Les membres de la coordination qui se disent outrés par le silence affiché par la tutelle qui «refuse de nous accorder une audience pour discuter de nos problèmes», comme l'affirme un étudiant en 4e année qui dit appréhender la vie active, lui qui se sent déjà livré à lui-même à la fin de son cursus au bout de six années d'études. «Cette grève nationale qui touche sept des dix facultés en pharmacie du pays se veut un cri d'alarme des étudiants de cette spécialité qui sont vraiment lésés. Nous sommes les laissés pour compte dans le marché du travail et nous réclamons un peu plus de considération de la part de la tutelle. Ils sont actuellement plus de 6000 pharmaciens au chômage, et qu'en sera-t-il avec les 7000 étudiants qui poursuivent actuellement leurs études en pharmacie à l'échelle nationale ?» s'interroge un autre étudiant. A travers leur action, les étudiants en pharmacie veulent aussi interpeller la tutelle sur la nécessité de revoir le système d'installation des officines en fonction de l'implantation des infrastructures publiques, ce qui devra permettre selon eux d'augmenter le nombre d'agréments et la création de nouveaux postes d'emploi. «L'Etat doit intervenir pour assainir le fonctionnement des officines, car de nos jours, ces dernières fonctionnent avec des gens étrangers au métier alors que la loi exige la présence de vrais pharmaciens dans ces officines», lance une étudiante qui estime que la tutelle doit également accorder la priorité aux étudiants dans le concours de résidanat et surtout augmenter le nombre de postes de résidanat avec une priorité aux pharmaciens dans les différentes spécialités pharmaceutiques. L'autre souci des étudiants en pharmacie est celui relatif à leur statut actuel dans la fonction publique. Un statut qu'ils estiment rétrograde, eux qui sont pourtant porteurs d'un diplôme de docteur en pharmacie. Selon les grévistes, les pharmaciens exerçant actuellement dans la fonction publique sont payés en deçà de leur statut, à savoir à la catégorie 13. «C'est tout de même inadmissible qu'un docteur en pharmacie soit catalogué dans la catégorie 13, très loin derrière les autres diplômés universitaires, et nous exigeons de la tutelle de reclasser les pharmaciens à la catégorie 16», ajoute une étudiante en 5e année.