Crise ouverte à la kasma de Sidi M'hamed (Alger) du FLN face aux «agissements» du membre du Bureau politique Ahmed Boumehdi, coordinateur des mouhafadhas du Centre, ainsi que du mouhafedh Ilyes Saadi. Le secrétaire de cette kasma, Mokhtar Bourouina, a adressé un long rapport détaillé au patron du FLN, Djamel Ould Abbès, pour pallier une situation que «ni Belkhadem ni Saâdani n'ont pu solutionner», selon ce cadre du vieux parti. Une chronologie précise est établie par Mokhtar Bourouina, également ex-président de l'APC de Sidi M'hamed. En octobre 2010, il est élu secrétaire de la kasma de Sidi M'hamed lors d'une AG à la Maison du Peuple, mais il n'est officiellement installé qu'en janvier 2011, au siège national du parti, suite à l'opposition à cette nomination exprimée par le mouhafedh de l'époque, Ahmed Boumehdi. En mai de la même année, le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem et le responsable des structures à Alger, Abdelaziz Ziari, sont informés des divers dépassements du mouhafedh Boumehdi, «mais ils me demandent de patienter et de poursuivre mon travail», précise Bourouina. Une autre missive est adressée, en septembre 2011, par Bourouina aux responsables du parti pour dénoncer le refus du mouhafedh de coopérer avec le bureau de la kasma. Un mois plus tard, la mouhafadha installe un «comité provisoire» de la kasma de Sidi M'hamed, distille des rumeurs sur le limogeage de Bourouina, et s'installe dans des locaux à El Madania pour y «élire» ses instances. Début 2012, la kasma, version Bourouina, active normalement : les bilans moral et financier sont établis et la direction du parti continue de travailler avec le bureau de kasma de Bourouina, notamment concernant l'octroi des cartes des membres. Mais en septembre 2012, la mouhafadha crée carrément une liste de candidats parallèle à celle de la kasma. «Quand cette liste a été refusée par la direction du parti, elle a été versée à un autre parti d'opposition», accuse encore Bourouina dans son rapport. Une affaire qui sera tranchée par le tribunal administratif. «La mouhafadha s'est appuyée sur la liste du parti d'opposition pour s'allier avec d'autres partis et marginaliser le FLN à l'Assemblée communale», précise encore Mokhtar Bourouina. L'arrivée de Amar Saadani aux commandes du parti ne change rien à la donne, malgré le fait qu'il ait été informé de la situation et des manœuvres de la mouhafadha. Pire, la kamsa s'est vu «priver de ses moyens logistiques» et «exclue» de la campagne en faveur au candidat Abdelaziz Bouteflika au printemps 2014. «Mouhafadha qui a peu brillé lors de cette campagne», témoigne encore Bourouina. Saadani est informé une seconde fois, en octobre 2014, via un rapport décrivant la situation intenable de la kasma de Sidi M'hamed et le bloc FLN à l'APC. En vain. Pis encore, en mars 2015, la mouhafadha réinstalle un autre «comité provisoire» parallèle en mai, Saadani est encore saisi : la kasma de Sidi M'hamed est complètement exclue du 10e Congrès du FLN, la mouhafadha ayant refusé de réunir une AG pour élire les délégués de la kasma. «La situation n'a pas évolué malgré les assurances de la direction, de Amar Saadani et de vous-même Djamel Ould Abbès, assurances qui ne reconnaissent que les PV des élections d'octobre 2010 (citées plus haut, ndlr). (…) La mouhafadha abrite des intrus, des éléments qui ont fait du mal à notre parti, alors que la kasma légitime ne peut même pas se prévaloir d'octroyer des cartes d'adhérent au parti, et qui n'est informée des décisions de la direction que par voie de presse !», s'insurge Mokhtar Bourouina. L'ancien maire de Sidi M'hamed conclut en interpellant Ould Abbès : «Comment pouvez-vous dans vos discours affirmer que les candidatures (pour les prochaines législatives, ndlr) se décideront au niveau des kasmas alors que la situation est tellement catastrophique dans une kasma au cœur de la capitale ?» Sera-t-il entendu ?