L'ONG Reporters sans frontières (RSF) dénonce la condamnation en appel de Hassan Bouras à six mois de prison avec sursis. «Cette condamnation est regrettable», affirme l'organisation dans un communiqué rendu public jeudi dernier. Pour RSF, les charges retenues contre Hassan Bouras «auraient dû être abandonnées». «En prononçant ce type de peine, les autorités algériennes découragent tout journaliste ou lanceur d'alerte d'informer l'opinion publique de faits de corruption», estime la même source. Selon le communiqué, le journaliste indépendant compte demander à ses avocats qu'ils «se pourvoient en cassation de la dernière décision de justice». «Je suis heureux d'être libre. Je vais me reposer à présent et traiter les problèmes de santé survenus pendant mon incarcération», a déclaré Hassan Bouras aux responsables de RSF qui l'ont contacté. Arrêté en novembre 2016, Hassan Bouras a été condamné par le tribunal d'El Bayadh à une année de prison ferme. Le 17 janvier dernier, lors du procès en appel, la cour d'El Bayadh a réduit sa peine en le condamnant à six mois de prison avec sursis. Le journaliste et militant de la LADDH est poursuivi, rappelons-le, sur la base du code pénal pour «outrage à corps constitué», «outrage à magistrat et à fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction» et «exercice d'une activité (journaliste) sans autorisation». Des chefs d'inculpation que le collectif d'avocats a tenté de nier en précisant que le journaliste n'avait aucune intention de commettre un outrage. Les faits reprochés au militant des droits de l'homme, rappelons-le, portent sur la diffusion d'une vidéo dans laquelle il a interrogé des habitants affirmant que «de hauts responsables de l'appareil judiciaire et sécuritaire de la ville ont reçu des pots-de-vin et incarcéré des innocents pour des accusations forgées de toutes pièces». L'arrestation et l'emprisonnement de Hassan Bouras ont suscité une vague de réactions d'ONG internationales, dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) ainsi que l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) qui avaient exigé sa libération sans condition.