On lui reproche son côté incorruptible. L'incarcération du journaliste Hacene Bourass, journaliste du quotidien El Djazaïri, et militant des droits de l'Homme, continue de susciter l'indignation des ONG internationales. Hier c'était au tour de Reporters sans frontière de réagir, jugeant la sanction «particulièrement sévère». Cette organisation de journalistes a en effet, exigé «la libération immédiate du journaliste, condamné à deux ans de prison ferme et la levée de son interdiction d'exercer pendant 5 ans» Reporters sans frontière estime qu'une telle condamnation «renvoie l'Algérie à des années en arrière et illustre le pouvoir de la mafia locale qui cherche à étouffer toute révélation sur ses activités illégales» L'ONG a pris position en faveur du journaliste dont l'Etat de santé commence à se détériorer sérieusement, suite à la grève de la faim: RSF a estimé que ce dernier est «la victime de potentats qui, loin d'Alger, se croient tout permis». Le secrétaire général de RSF, Robert Menard est allé, pour sa part, loin dans ses analyses basées sur une recherche. En fait, elle a relevé un paradoxe dont la réponse expliquerait peut-être combien la presse est en manque de solidarité. «Ce qui est également très grave, c'est que ce verdict ne fasse même pas la une d'un quotidien national, alors qu'il constitue la plus importante affaire de presse depuis les disparitions de journalistes.» Pour rappel, Hassan Bourass est correspondant aussi de plusieurs titres de presse. Il a été condamné par le tribunal d'El-Bayadh, le 6 du mois courant à deux ans de prison ferme et une interdiction d'exercer pendant 5 ans, sa profession. Selon le communiqué de RSF et la confirmation de la Ligue algérienne des droits de l'homme, le journaliste détient toutes les preuves de ce qu'il avançait dans ses articles, ainsi que des témoignages pouvant confirmer ses dires. A suivre le parcours du combattant de ce journaliste, il aurait épinglé tous les gros bonnets. Il vient d'être transféré à la prison de Saïda. Le journaliste n'a eu d'autre moyen pour se défendre que de recourir à la grève de la faim qu'il a entamée depuis déjà quelques jours. En janvier 2003, Hacen Bourass avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis, suite à la plainte déposée contre lui, pour «avoir diffamé le fils du SG de l'ONM» dit-on. Il avait été agressé en représailles quelques jours après. Par ailleurs, selon un communiqué de la Laadh, un autre militant de cette organisation au bureau de Labiodh Sid-Echikh, «fait actuellement l'objet de tortures et d'agressions physiques par les gardiens de prison de la ville suite à son refus de suspendre sa grève de la faim».