Une campagne d'éradication des paraboles sur les balcons de certains immeubles de la commune d'El Mohammadia, à l'est de la capitale, a été lancée pour les remplacer par un câble unique, qui assurera une liaison aux différentes chaînes de télévision, a-t-on appris jeudi auprès des services de la commune. Les citoyens résidant à la Cité 618, à El Mohammadia, et à la cité Mokhtar Zerhouni ont été destinataires récemment d'une notification pour entamer l'élimination des paraboles installées sur les balcons, en quête d'une vue plus esthétique des façades des immeubles, notamment ceux donnant sur l'autoroute reliant l'aéroport au centre-ville, a déclaré à l'APS un membre de l'Assemblée populaire communale (APC). L'opération, supervisée par les services de la wilaya d'Alger, consiste à enlever les paraboles des façades d'un nombre précis de bâtisses, a encore précisé la même source. Actuellement, l'opération est entamée pour raccorder les immeubles concernés par un câble unique, qui sera relié, à son tour, à une antenne parabolique géante qui sera posée sur la terrasse et qui n'altérera en aucune manière la vue d'ensemble. Elle remplacera aussi tous les appareils installés anarchiquement sur les fenêtres et balcons des immeubles. Cette opération s'inscrit dans le cadre des démarches initiées par la wilaya d'Alger pour mettre fin aux vues inesthétiques et en application de l'instruction promulguée en 2009 et actualisée en 2014 au titre du plan d'Alger la Blanche, qui s'étend jusqu'en 2035. Rappelons que l'élimination des antennes paraboliques des façades a commencé dans la commune d'Alger-Centre. L'opération a débuté à Alger-Centre Il a été question dans le cadre de cette démarche de réhabiliter l'esprit de la copropriété à travers la restitution des façades des immeubles qui sont la propriété de la ville. Outre les paraboles, l'installation des climatiseurs a été également réglementée. Il n'est plus admis d'installer les climatiseurs sur les façades, et ce, dans le but de protéger les immeubles des infiltrations d'eau. L'opération, d'après des responsables de la commune d'Alger-Centre, a concerné initialement les grands boulevards de la capitale. «Au fur et à mesure que les travaux de restauration des immeubles avancent, les antennes paraboliques installées sur les façades sont systématiquement enlevées, pour être remplacées par des antennes collectives», confie-t-il. La capitale a connu des mutations sociales, qui ont provoqué de véritables transformations dans les quartiers. Beaucoup d'appartements ont été cédés, vendus ou loués à des entreprises nationales ou étrangères. Ces dernières ont opéré des transformations qui ont altéré les façades avec des installations nouvelles. Dorénavant, ces installations, telles que les enseignes et les panneaux, doivent être enlevées. Le plus important est que le citoyen comprenne que la façade de l'immeuble où il habite ne lui appartient pas. Elle est la propriété de la ville et donc de tout un chacun. D'après M. Bettache, «l'opération ne rencontre aucune résistance de la part des citoyens. Cela fait 15 jours qu'elle est entrée en vigueur. 30% environ des immeubles concernés par la réhabilitation ont été débarrassés de leurs antennes paraboliques», assure-t-il. Avec la réhabilitation des syndics qui organisent la vie dans les immeubles, l'entretien des espaces communs aux locataires ne posera apparemment plus de problème. «Pour maintenir un état de conservation permanent dans les immeubles, nous avons installé quelque 325 syndics d'immeubles. Ils ont la tâche d'entretenir et de préserver les immeubles de toute dégradation», explique le responsable. S'agissant de la réglementation dans la mise en place des climatiseurs, la mesure est dictée par le souci de sauvegarder les immeubles des écoulements d'eau qui peuvent dégrader les façades. Afin de remédier au problème, «les climatiseurs seront réinstallés à l'intérieur des balcons de sorte que les écoulements d'eau se produisent à l'intérieur», souligne-t-il. Il va sans dire que la suppression des antennes paraboliques suscitera des mécontentements. «Avec une antenne collective installée sur la terrasse, le choix des chaînes de télévision sera réduit. Cependant, on ne peut pas satisfaire tout le monde, car il y va de l'image de la capitale qui, faut-il le dire, a été longtemps altérée», affirme un locataire. Le spectacle de ces milliers d'assiettes paraboliques, érigées sur les façades, ne continuera plus d'enlaidir les immeubles de la capitale. Cependant, il faudrait élargir cette mesure à d'autres localités afin de redonner aux cités et aux quartiers un semblant d'ordre et d'organisation.