Les accords conclus par l'Opep et ses partenaires ont permis de réduire l'offre pétrolière de 1,5 million de barils par jour depuis le 1er janvier dernier. Ces premières données fournies à l'occasion de la réunion, hier à Vienne, du comité de surveillance desdits accords, lèvent le voile sur un taux d'adhésion de 80% par l'ensemble des 24 signataires parmi les membres de l'Opep et les producteurs hors Opep. Des chiffres qui font dire aux participants leur optimisme quant au respect des accords conclus en novembre et décembre de l'année dernière. Porté par des résultats pour le moins encourageants, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid Al-Falih, est allé jusqu'à dire qu'il s'agit là de «l'un des meilleurs accords que nous ayons depuis longtemps.» Son homologue russe, Alexandre Novak, était également optimiste, indiquant à Bloomberg que Moscou était «en avance sur ce qui était prévu» et faisait «de son mieux pour maximiser sa participation» à la concrétisation des accords de réduction de l'offre pétrolière. Fin novembre 2016, les 14 membres de l'Opep sont parvenus à conclure un compromis selon lequel ils s'engageaient à baisser leur production de 1,2 million de barils par jour. Un second accord a été conclu le 10 décembre dernier avec une dizaine de pays non-Opep, dont la Russie, qui, à leur tour, s'étaient engagés à réduire leur production de 558 000 barils par jour. Cette réduction globale de 1,8 mbj a pour but de désengorger le marché du pétrole et faire remonter les prix. L'Arabie Saoudite, la Russie, l'Algérie, le Koweït et Oman ont été les bons élèves de ce premier mois de mise en application desdits accords, puisque ces pays ont réduit leur production bien au-delà des quotas qui leur ont été fixés. Des membres de l'Opep, dont l'Irak et le Venezuela, n'ont pas encore réduit leur production aux niveaux qui leur ont été fixés le 30 novembre dernier. En décembre dernier, l'offre pétrolière globale de l'Opep a été en baisse à 33,1 mbj, tandis que la Russie a produit 11,2 millions mbj. Globalement, Russes et Saoudiens ont balisé la voie durant ce premier mois de concrétisation des accords avec des réductions respectivement de 500 000 bj et 100 000 bj. Quoi qu'il en soit, cette réduction de la production saoudienne démontre un changement très net de sa politique qui consistait jusqu'à présent à maintenir des prix trop bas pour les producteurs américains, les décourageant ainsi de développer la production de pétrole de schiste. Encouragés depuis peu par la remontée des cours du brut, les producteurs américains du pétrole de schiste ont repris du poil de la bête, faisant grimper le nombre des forages à son plus haut niveau sur un an.