C'est une réunion à haut risque d'implosion que tiendra aujourd'hui l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (ICSO), à laquelle a appelé le président du MSP, Abderrezak Makri. Les principaux animateurs de cette coalition de l'opposition s'étonnent de l'utilité de cette réunion. Le choix laissé aux partis politiques composant cette instance de participer ou de boycotter les élections prochaines devrait «suspendre» les concertations liées au prochains scrutin législatif. Le MSP, qui a adressé des invitations – par SMS – aux acteurs de l'ICSO, souhaiterait discuter de la manière de faire participer les boycotteurs au contrôle des opérations de vote. La majorité des membres de l'ICSO (partis et personnalités) ont exprimé des réserves quant à la participation à la réunion d'aujourd'hui. Jil Jadid de Soufiane Djilali, le Front de justice et du développement de Abdellah Djaballah, l'Union démocratique et sociale de Karim Tabbou ont décidé de boycotter carrément le rendez-vous de demain. Le parti des avant-gardes des libertés de Ali Benflis n'a pas encore décidé. Mais dans le cas où il participerait, ce serait avec une faible représentation et en s'engageant à ne pas cosigner un quelconque document ayant trait aux élections, indique une source du parti. Les organisations de la société civile comme la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (aile Salah Debbouz) a également décidé de ne pas y prendre part. Tout comme les personnalités publiques Mustapha Bouchachi, Nacer Djabi et Mohamed Arezki Ferrad, qui estiment que «la tenue de cette réunion risque de provoquer des dissensions au sein de l'ICSO. Nous ne voyons pas la raison de nous réunir, à moins que certains veuillent faire de l'ICSO un cheval de Troie». Il faut rappeler que l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition n'est pas parvenue à une position commune à adopter par rapport aux élections législatives. Il est laissé à chaque parti le libre choix. Il est vrai que le président du MSP, qui a convoqué cette réunion, s'appuie sur une règle non écrite dans le fonctionnement de l'ICSO, celle de tenir une réunion tous les trois mois. Et c'est ce qui a été convenu lors de la dernière assemblée, au cours de laquelle, faut-il le rappeler, la question de participer ou non aux élections n'avait pas été tranchée. Il est évident que la question des élections a divisé les animateurs de l'ICSO. Le doute s'est installé sur la stratégie et les objectifs des uns et des autres, même si tous expriment le souhait de préserver cette coalition. Mais à quel prix ? De toute évidence, cette coalition a atteint ses limites et ne parvient pas à s'ouvrir de nouvelles perspectives.