La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) a soigneusement évité de prendre une position commune de ses membres en prévision des prochaines élections législatives. Réunis, lundi, au siège du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mohcine Belabbas (RCD), Mohamed Douibi (Nahda), Abderrezak Makri (MSP), Lakhdar Benkhellaf (FJD) et Ahmed Benbitour, estiment que l'attitude de chacun des acteurs du conglomérat répond à la même logique tracée par la plateforme de Mazafran. «La position des membres de la coordination vis-à-vis des élections s'inscrit en adéquation avec les objectifs pour lesquels ils se sont regroupés pour protéger la nation algérienne de la pensée et des pratiques du régime politique qui est la seule partie menaçant la stabilité du pays», écrit la CLTD dans un communiqué à l'issue la réunion tenue à la veille de la célébration du 62e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Noyée dans l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), la CLTD n'a, faut-il le reconnaître, plus de poids sur la scène politique. Elle n'arrive même plus à mettre en œuvre ne serait-ce que de simples commissions techniques pour étudier les nouvelles lois adoptées par le Parlement. N'est-ce pas là une décision de sa dernière réunion tenue en juin ? Hélas, 5 mois après, l'on est toujours au point mort et aucune suite n'a été donnée à ces fameuses commissions. Encore moins un quelconque programme d'action de sensibilisation en direction des citoyens. C'est la panne ! Quant aux prochaines législatives, la CLTD se dit «fière du sens de responsabilité dont a fait preuve l'opposition», alors que l'Icso a fini par laisser le choix aux partis politiques de décider chacun de sa position. Ceci, au moment où tous les observateurs politiques s'entendent à dire qu'une décision de boycott collectif aurait été un précédent et aurait pesé lourd devant l'attitude du pouvoir en place. De quelle «responsabilité» parle-t-on alors à la CLTD ? Cette dernière ne fait, en réalité, que justifier la participation de ses membres et de la majorité des partis de l'opposition aux législatives de 2017, malgré les réserves émises sur leur transparence. La participation du RCD est déjà exprimée après que son Conseil national ait adopté le choix à l'unanimité. Le MSP, El Adala et Ennahda se dirigent tous dans le même chemin. Ayant quitté le groupe, seul Jil Jadid, de Djilali Soufiane, a choisi de boycotter les prochaines élections. Cependant, il n'a pas pu convaincre ses «ex-partenaires» à s'y aligner. Idem au sein de l'Icso dont la CLTD relève paradoxalement «une cohésion de ses membres». Ce qui permettra, ajoute-t-elle, «de poursuivre le combat pour protéger l'Algérie et consacrer la souveraineté populaire, préalable à tout développement». Enfin, la coordination a réitéré «son engagement» à poursuivre le travail politique commun, «dans le cadre d'une vision de libertés et de transition démocratique consacrée dans la plateforme de Mazafran», et «à développer les moyens de lutte sur lesquels un débat sera ouvert lors des prochaines réunions».