Alors que le rapport parlementaire rédigé par deux députés de la commission des Affaires étrangères est accablant pour Alger, le patron de Bercy salue la politique du gouvernement Sellal. Pour Michel Sapin, ministre français de l'Economie et des Finances, les relations franco-algériennes dans le domaine économique sont «très fructueuses». «Globalement, nous avons des relations très fructueuses, très confiantes dans les domaines économiques comme dans tous les autres aspects de la coopération bilatérale», a déclaré le patron de Bercy à l'APS et aux médias publics nationaux à l'issue de son entretien avec son homologue algérien, Hadji Baba Ammi. Les deux ministres se sont rencontrés avant la réunion des ministres des Finances des pays du Forum de dialogue 5+5 des pays de la Méditerranée occidentale qui se tient à Paris. «C'est toujours important de parler de la situation de l'Algérie qui a fait face, comme beaucoup d'autres, à une baisse de ses recettes due à la chute des cours du pétrole», a estimé le ministre français, qui juge que l'Algérie a fait face avec «beaucoup de détermination», a indiqué M. Sapin. «L'Algérie est aujourd'hui en situation de faire face à ses difficultés sans renoncer aux investissements nécessaires au développement du pays», a-t-il ajouté, relevant que les deux pays ont «beaucoup» de coopération bilatérale. «Nous avons beaucoup de bilatéral, notamment dans des domaines dont nous allons parler (pendant la rencontre des 5+5), comme la lutte contre le financement du terrorisme, la mise en œuvre des dispositions douanières efficaces où nous pouvons apporter quelques conseils techniques», a jugé M. Sapin. Pour la partie algérienne, les domaines de coopération des 5+5 sont «très importants», notamment la coopération douanière et énergétique, qui sont les deux points «principaux» de cette rencontre. Ce satisfecit de Paris intervient alors que la diffusion d'un rapport parlementaire rédigé par deux députés, membres de la commission des affaires étrangères, Guy Teissier (républicains, droite) et Jean Glavany (PS, gauche), a fait grincer des dents à Alger. Les deux parlementaires, qui ont planché pendant six mois sur la situation dans les pays du Maghreb, se sont intéresses à la situation politique de l'Algérie, aux relations franco-algériennes et à la coopération bilatérale dans la lutte antiterroriste. Les conclusions des deux parlementaires sont sans appel : «Le pays donne l'impression que tout fonctionne, mais tout semble artificiel.» Pour eux, la question qui préoccupe les esprits, tous les esprits, est celle de la succession de Abdelaziz Bouteflika. Le ministre algérien des Finances se trouve en France pour coprésider, avec son homologue français, la réunion des ministres des Finances des pays du Forum de dialogue 5+5 des pays de la Méditerranée occidentale. Cette rencontre devrait s'intéresser aux questions liées à la transparence financière et à la mise en œuvre des normes et des standards internationaux de transparence définis par le Groupe d'action financière (GAFI) ainsi qu'à la mise en place de dispositifs de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le dialogue en Méditerranée occidentale, dit Dialogue 5+5, qui réunit l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal avec l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie, a été lancé officiellement à Rome.