Abdelmalek Sellal est, depuis hier, à Addis-Abeba, pour prendre part aux travaux de la 28e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), prévue lundi 30 et mardi 31 janvier. Cette session devrait se pencher sur la désignation d'un nouveau président pour l'organisation africaine, ainsi que l'ensemble des responsables des commissions statutaires. Mais le dossier le plus sensible concerne le dossier marocain. En 2016, le royaume du Maroc avait manifesté son désir d'intégrer l'organisation africaine, après l'avoir quittée en 1984 pour protester contre la reconnaissance du Sahara occidental. L'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, avait exprimé des réserves, jugeant qu'il s'«agirait d'une adhésion» et non d'un «retour». La raison est que le Maroc s'était retiré de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 1984, dissoute en 2002 et remplacée par l'Union africaine (UA). D'autre part, et réagissant à la motion de Kigali visant à suspendre la RASD, M. Messahel avait déclaré qu'«un pays ne peut pas demander son adhésion à l'UA avec des conditions». «Concernant ces conditions, certains parlent de la suspension de la RASD. A aucun moment l'acte constitutif (de l'Union africaine) ne parle de cela», a-t-il affirmé tout en ajoutant que celui qui veut y entrer doit le faire sans conditions. «Il n'y a pas de conditions, ni de gel, ni de retrait, ni de suspension, a précisé M. Messahel. La suspension ne se fait que dans un seul cas, c'est lorsqu'il y a un changement anticonstitutionnel dans un pays». Autre sujet au programme de cette session : les questions relatives à la paix. L'Afrique est appelée à trouver les moyens «pertinents et efficaces» permettant de prémunir le continent des menaces à sa stabilité, notamment le terrorisme, l'extrémisme violent et le crime organisé. C'est le cas avec la Libye, et ce, en dépit des efforts des pays voisins, dont l'Algérie qui œuvre à impulser une solution politique à la crise dans ce pays ; les difficultés persistent toujours sur le terrain, retardant une sortie de crise définitive. Lors du sommet du Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye qui s'est tenu vendredi dernier à Brazzaville, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé l'organisation panafricaine à s'impliquer davantage aux côtés des Nations unies pour amener les parties libyennes et la communauté internationale à soutenir le processus politique engagé pour le recouvrement de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans ce pays. Il a, à la même occasion, réaffirmé «l'engagement fort» de l'Algérie en faveur de la mise en œuvre de la solution politique en Libye «loin de toute ingérence extérieure», rapporte l'APS. «L'Algérie, qui est depuis le début du conflit à équidistance avec toutes les parties libyennes, réaffirme son engagement fort en faveur de la mise en œuvre de la solution politique dans le cadre du dialogue inclusif interlibyen et de la réconciliation nationale, loin de toute ingérence extérieure», a indiqué M. Sellal dans son intervention à Brazzaville devant le sommet du Comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye, auquel participent les pays du voisinage.