Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu hier une session extraordinaire de son conseil national qui avait pour ordre du jour l'analyse de la situation politique et l'examen de la stratégie électorale. Avant l'entame des travaux qui se sont déroulés à huis clos, le premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafa, a rappelé les raisons de la participation du FFS aux législatives du 4 mai prochain, justifiée par une situation politique caractérisée par «un statu quo politique, une paupérisation du pays et un pouvoir illégitime et corrompu, qui sont autant de facteurs menaçant la stabilité de l'Etat et l'unité du peuple…». Le consensus national se veut, dit-il «une alternative pour de nouvelles perspectives que sont l'édification d'un Etat de droit, la démocratie, le développement durable et la réhabilitation de tous les droits politiques et socioéconomiques et culturels des citoyens». M. Bouchafa indique que le FFS milite aussi pour la préservation du secteur public, notamment les domaines les plus stratégiques, de la spoliation par le privé aussi bien national qu'étranger. Le FFS travaillera aussi à «la création de l'emploi, l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens, le renforcement de la sécurité sociale pour les couches les plus défavorisées et faire bénéficier tous les Algériens des services sociaux de base». Interrogé sur le nombre de wilayas dans lesquelles le FFS compte présenter des listes, le premier secrétaire a souligné que l'annonce sera faite au moment opportun, tout en démentant l'information selon laquelle le FFS ne sera présent que dans 14 wilayas. Sur les critères d'éligibilité des candidats aux prochaines législatives, le responsable du FFS a estimé que «le conseil national est souverain et libre de se prononcer sur ce qu'il jugera approprié». A la question de savoir si le FFS pourrait figurer dans le gouvernement, M. Bouchafa a rappelé que le parti a décliné l'offre : «Nous continuerons à demeurer un parti qui refuse toutes les formes de normalisation et de domestication.» L'instance présidentielle du FFS avait déjà affirmé le rejet de toute participation au pouvoir : «La participation aux élections sous ce système de pouvoir, conçu et pensé contre les intérêts du peuple, n'a pas au FFS pour finalité de partager le pouvoir mais se fixe ouvertement l'ambition de consolider les conquêtes de la lutte politique.» Notons que le FFS avait annoncé sa décision de participer aux législatives lors de la réunion de son conseil national en décembre dernier. Après sa participation tactique aux législatives de 2012, le FFS opte cette fois-ci pour une participation stratégique, dictée par un attachement à son projet de refondation d'un «consensus national». Un projet pensé comme une sortie politique concertée et pacifique vers la démocratie. La session du conseil national du parti a prévu l'élection d'une commission chargée du choix des candidats aux législatives. Cette commission sera composée de membres du conseil national et de la direction.