La section du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) de l'université d'Alger 3 dénonce plusieurs dysfonctionnements, dont les conséquences seront fâcheuses sur les cursus dispensés. Dans un communiqué rendu public par cette section syndicale, qui refuse d'être reçue par le recteur de cette université, le Cnes dénonce des pratiques qui «entachent les processus d'admission au mastère ainsi qu'au doctorat». Le syndicat révèle en effet des irrégularités dans les modalités d'accès aux grades de mastère et de doctorat au niveau des facultés de cette université. Selon Mohammed Rezig, coordinateur provisoire du cnes à l'université d'Alger 3 et enseignant à la faculté des sciences politiques et relations internationales, le syndicat a saisi le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sur le non-respect de la réglementation en matière d'accès aux grades supérieurs notamment. Des accusations graves de fraude aux résultats des concours d'accès au doctorat sont également portées par la section syndicale. «Les conseils des commissions scientifiques habilités à valider ces résultats sont écartés de la décision», accuse le même syndicat. L'organisation dénonce le fait que le rectorat s'est substitué à ces instances scientifiques pédagogiques dans la prise de décision, ce qui laisse planer des interrogations sur la qualité des formations et la crédibilité des cursus pour un grand nombre d'étudiants «parachutés dans des niveaux supérieurs sans en avoir les qualifications requises», accusent les représentants du syndicat qui révèlent que des professeurs qui se sont opposés à ces pratiques se sont vu sanctionner par le rectorat, sans que la mesure n'ait pris le cours réglementaire. Le CNES fait état de «suspensions non réglementaires» et de «menace de licenciement» contre des enseignants s'étant opposés à ces pratiques. Plusieurs enseignants ont démissionné de leurs postes de responsabilité «pour ne pas cautionner les manœuvres ayant ciblé les résultats de certains concours de doctorat et ceux de passage au grade de mastère dans plusieurs facultés de cette université». Selon les membres de la direction du cnes, le ministère a été saisi sur ces irrégularités. Une commission d'enquête est revendiquée pour mettre fin à «cette anarchie qui déstabilise cet établissement», note le même syndicat. Dans le même communiqué, l'organisation syndicale exprime des préoccupations concernant l'élection de la commission des œuvres sociales des enseignants universitaires. Aussi, les professeurs réclament des explications sur le retard accusé dans la confection de la liste des personnes pouvant bénéficier de logements dans le cadre des quotas AADL et LPP destinés aux enseignants universitaires, ainsi que l'amélioration des conditions de travail et d'étude au niveau des structures de l'université, «dont l'équipement est dégradé». Le CNES proteste enfin contre le «parti pris» de la direction de l'université dans le conflit qui divise le Cnes, porté devant le tribunal. «Le recteur de l'université d'Alger 3 nous a refusé l'accusé de réception du CNES de l'université depuis le 5 décembre 2016, même après l'envoi de notre mandat à travers l'huissier de justice le 31 janvier 2017, alors que le syndicat cloné par l'administration a été réceptionné par le recteur qui est donc juge et partie dans ce contentieux», expliquent les membres du bureau national du syndicat. Contactées par nos soins, la direction de communication au ministère de l'Enseignement supérieur et la direction de l'université d'Alger 3 n'ont pas répondu à nos sollicitations pour de plus amples informations.