Une année est passée depuis l'officialisation de la langue amazighe. L'académie de la langue amazighe, prévue dans l'article 4 de la Constitution, n'est pas encore installée. Une commission chargée de la rédaction du texte de l'avant-projet de loi organique, prévu dans la Loi fondamentale, a fait des propositions à la fin d'année dernière. «Il y a une commission qui s'est réunie pendant des semaines. Elle a fait des propositions fin 2016. La situation politique veut qu'il y ait un changement qui va venir au niveau de l'Assemblée par laquelle passera cette loi organique. Il y a un circuit institutionnel qu'il faut respecter», a estimé, hier, Si El Hachemi Assad, le secrétaire général du Haut-commissariat à l'amazighité (HCA), lors de la conférence organisée à l'occasion de la cérémonie d'oblitération d'un timbre-poste consacré à l'officialisation de la langue amazighe. Faisant état de la «décrispation politique et sociale» favorisée par l'officialisation de tamazight, Si El Hachemi Assad a insisté sur la nécessaire concertation entre toutes les parties concernées par la préparation du cadre juridique d'application, dont celui portant création de l'académie algérienne de la langue amazighe. «D'un arrêté ministériel de 1990 à une loi-cadre en 2016, il y a un grand pas, un saut. Les retombées positives sont certaines. La loi organique doit définir le rôle de cette institution (HCA) et ses relations avec les institutions et l'académie», a précisé M. Assad qui a fait remarquer que dès l'installation de la commission, le HCA a pris la décision de transmettre un mémorandum contenant ses propositions «à qui de droit». Pour le secrétaire général, il est «nécessaire de recadrer le débat sur la nécessité d'une complémentarité entre le HCA et la future académie». «L'académie est naturellement appelée, dans la complémentarité et l'interaction, à puiser tout élément susceptible de soutenir ses travaux et d'enrichir in fine la langue, son domaine spécifique. Eu égard à l'important capital d'expérience qui est le sien, le HCA collaborera efficacement avec l'académie pour l'initiation de projets communs dans des domaines variés, comme la recherche, l'enseignement, la traduction, l'édition, les manifestations scientifiques et culturelles», a-t-il détaillé, en insistant sur la nécessité de réaliser trois objectifs : la socialisation de tamazight, la généralisation de celle-ci sur l'ensemble du territoire national et la mise en conformité des textes juridiques «qui prennent en otage la langue amazighe» avec la nouvelle donne constitutionnelle. M. Assad a insisté sur la nécessité de «raviver le Comité interministériel qui ne s'est tenu qu'une seule fois en 1996, soit une année après la création de notre institution en mai 1995». Réagissant à la décision d'un officier de l'état civil à l'APC de Annaba de refuser d'inscrire une fille sous un nom berbère, M. Assad a parlé d'un cas isolé et du zèle de certains responsables qui doivent obéir aux instructions du ministère de l'Intérieur (le HCA a retenu une nomenclature de 300 prénoms sur les 1000 qui lui ont été proposés).