La visite du président du Conseil italien, Romano Prodi, aujourd'hui en Algérie, revêt un cachet particulier, selon l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giovani Batista Verderame. Elle vise à donner une impulsion encore plus significative au partenariat stratégique déjà scellé par la signature d'un traité d'amitié et de bon voisinage qui a été signé entre l'Algérie et l'Italie. Pouvez-vous nous faire le point sur les relations algéro-italiennes ? Les relations algéro-italiennes sont excellentes. Sur le plan économique, nous sommes l'un des principaux clients de l'Algérie et l'un de ses plus importants fournisseurs. Nous sommes un client très fiable en approvisionnement en ressources énergétiques, principalement le gaz. Nos entreprises sont aussi très présentes dans le domaine des travaux publics. Sur le plan politique, nous avons beaucoup de points communs. Nous allons approfondir nos consultations avec d'autres partenaires européens de la région méditerranéenne pour voir comment satisfaire de façon plus positive nos amis Algériens. Nous nous engageons à améliorer davantage ces relations. La visite du président du Conseil italien, Romano Prodi, semble justement s'inscrire dans cette perspective. Peut-on connaître le programme de cette visite et la teneur des discussions qu'il aura avec les responsables algériens ? La visite du chef du gouvernement italien a une double signification. C'est la première visite de M. Prodi dans cette région de la Méditerranée depuis son accession à la tête du gouvernement. Cela démontre d'une façon très claire et évidente que le nouveau gouvernement accorde beaucoup d'intérêt à votre pays qui est un partenaire important. D'un autre côté, cette visite vise à donner une impulsion encore plus significative à notre partenariat qui est déjà stratégique avec le traité d'amitié et de bon voisinage qui a été signé entre l'Algérie et l'Italie. Dans le cadre de ce traité qui est entré en vigueur récemment, il est prévu un sommet périodique entre chefs d'Etat et chefs du gouvernement. Je crois que M. Prodi et le président algérien, M. Bouteflika, vont se mettre d'accord pour la tenue très rapide d'un tel sommet. Il y aura d'autres aspects pratiques qui seront dévoilés par M. Prodi. Mais si vous avez suivi toutes les visites effectuées par des membres du gouvernement italien justement en préparation de cette visite, vous comprendrez les axes de nos intérêts dans le domaine de la coopération économique et la petite et moyenne entreprises. Nous avons beaucoup travaillé avec les Algériens pour arriver à des accords significatifs dans ce domaine et dans le domaine du cadastre. La coopération énergétique entre l'Algérie et l'Italie occupera probablement une bonne partie dans les discussions. Qu'en est-il au juste ? La coopération énergétique fonctionne déjà très bien. D'ailleurs, lors de la visite de notre ministre du Développement économique il a confirmé au ministre algérien de l'Energie, M. Khelil, que le renforcement du gazoduc Transmed qui relie l'Algérie et l'Italie via la Tunisie va se faire en 2008. On s'est mis d'accord pour signer un accord intergouvernemental qui va accompagner la réalisation d'un deuxième gazoduc par un consortium de sociétés qui s'appelle Galsi. Quelle est l'évolution des investissements italiens en Algérie ? En 2006, selon les données les plus récentes, les investissements italiens en Algérie ont plus que doublé le niveau des investissements par rapport aux années précédentes. Il est de 5 milliards de dollars contre 2 milliards de dollars les années précédentes. C'est vrai que ce n'est pas très significatif mais c'est dans la moyenne des investissements directs des pays européens. Il faut cependant mettre l'accent sur le fait que la tendance est à la hausse. Qu'en est-il des échanges commerciaux ? Il y a un déséquilibre de la balance commerciale en faveur de l'Algérie. Les importations de l'Italie en provenance de votre pays ont atteint les 5 milliards de dollars durant le premier semestre 2006. Elles ont augmenté de 37,3%. Le montant des exportations a atteint quant à lui les 954 millions de dollars soit une augmentation de 33,6%.