A la veille de la visite du président du Conseil italien, M. Romano Prodi, à Alger, l'ambassadeur d'Italie en Algérie, M. Giovanni Batista Verderame, a estimé que les ambitions des gouvernements algérien et italien dans le cadre des relations bilatérales vont au-delà de la coopération de la PME pour arriver à une collaboration tous azimuts dans tous les secteurs possibles. Dans un entretien accordé à notre confrère Tribune, l'ambassadeur d'Italie à Alger a indiqué qu' “il y a des secteurs très prometteurs qui s'ouvrent à notre coopération dans plusieurs domaines. Je pense notamment à celui de la gestion des grandes entreprises publiques, et bien évidemment il reste tout le domaine énergétique qui est à la base de nos relations”. A ce propos, l'ambassadeur a tenu à mettre en exergue la satisfaction de son pays quant à l'excellence de la coopération énergétique qui s'est instaurée entre les deux pays. Le gazoduc Enrico Matéi va voir presque doubler sa capacité pour la fin de l'année 2008, et les travaux de réalisation du Galsi vont commencer l'année prochaine. A ce propos, gouvernements ont décidé de conclure un accord intergouvernemental pour appuyer et suivre la réalisation de ce projet. A travers ces gazoducs, a ajouté M. Verderama, “nous espérons pouvoir relier encore mieux le réseau algérien à tout le réseau européen à travers l'Italie”. Selon lui, “c'est, encore une fois, la preuve d'une collaboration exemplaire dans ce domaine de laquelle nous attendons beaucoup et surtout nous voulons continuer de cette façon pour être en mesure de contribuer concrètement au développement de la politique énergétique européenne à travers nos liens historiques traditionnels avec l'Algérie”. L'Italie se dit donc décidée à contribuer à l'établissement de cette politique énergétique européenne en faisant prévaloir tous les aspects positifs de la collaboration avec l'Algérie. L'ambassadeur d'Italie en Algérie a saisi cette occasion pour revenir sur l'accord entre Sonatrach et Gazprom. Il a estimé que le domaine énergétique est tellement stratégique et tellement important pour tous, que les pays doivent faire un effort de clarté réciproque. Pour lui, les états d'âme qui ont accompagné la signature de cet accord “sont dus au fait qu'on n'avait pas suffisamment d'informations sur ce qui se passait (…) et je suis très content du fait qu'avec les amis algériens, nous avons toujours eu de la clarté et des assurances”. Pour ce qui est du mémorandum d'entente sur les petites et moyennes entreprises qui sera prêt lors de la visite de M. Prodi, M. Verderama a indiqué que la chose la plus importante est qu'il ne s'agit pas seulement d'un mécanisme de concertation institutionnelle entre les deux gouvernements, mais il y aura un côté financier d'une collaboration très concrète. “Il s'agira de mettre ensemble de part et d'autre les instruments que les deux gouvernements ont utilisés pour favoriser les rapports entre les PME algériennes et italiennes”, a-t-il ajouté. Concernant l'accord sur la conversion de la dette algérienne de 83 millions d'euros en investissements, conclu en 2002, M. Verderama a souligné que ce n'était pas la dette commerciale, mais celle qui venait de l'aide au développement, c'est-à-dire des crédits concessionnels. “On a converti cette dette à hauteur de 80 millions d'euros en projets de développement directement gérés et choisis par le gouvernement algérien. Ce sont des financements qui sont allés vers la construction d'écoles et de logements, suite au tremblement de terre, ainsi que d'autres d'intérêt social et environnemental”. Il a précisé, à ce titre, que “nous avons un comité mixte qui travaille pour le contrôle du remboursement de l'argent au fur et à mesure que les projets nous sont présentés et nous sommes arrivés à un taux d'utilisation de presque 80%”. En matière d'IDE, l'Italie est arrivée à 6 milliards d'euros. Selon l'ambassadeur, “ce n'est pas un grand chiffre par rapport à nos potentialités, mais la chose sur laquelle j'insiste toujours est que ce sont des chiffres qui s'améliorent continuellement, puisqu'on est passé de 3 milliards dans les années précédentes à presque le double entre 2005 et 2006”. Au-delà des chiffres, il s'agit, selon M. Verderama, “d'un engagement commun que nous devons prendre pour mieux vous faire connaître sur le marché italien et faire passer le message réel et positif de la réalité algérienne”. Enfin, et concernant la prochaine Foire internationale d'Alger où l'Italie sera l'invitée d'honneur, M. Verderama a tenu à souligner qu'il y aura beaucoup de choses, étant donné qu'un financement ad hoc va être alloué pour cette participation sous le chapitre du Made in Italy dans le monde. “Il y aura beaucoup d'initiatives” a-t-il conclu.