Les pouvoirs publics veulent redonner aux agrumes la place qu'ils méritent dans le paysage agricole national, avec l'objectif principal de développer le potentiel arboricole de production, de satisfaire largement les besoins nationaux et de reconquérir, pourquoi pas, le marché mondial. Rappelons que jusqu'au début des années 70, l'Algérie exportait jusqu'à 600 000 tonnes par an de ces produits, provenant essentiellement des plaines de Mohammedia, du Cheliff et de la Mitidja. L'on apprend ainsi qu'un programme de plantation assez conséquent a été décidé par le ministère de l'Agriculture et du développement rural au profit de la région de Chlef, dans le cadre du fonds national de la régulation et du développement agricole (FNRDA). Ce programme dont le montant et la surface à couvrir restent inconnus pour le moment, devrait être lancé incessamment, selon une source bien informée. D'ores et déjà, les services agricoles de la wilaya ont entamé une opération de recensement des exploitations agricoles pouvant recevoir les nouvelles plantations en fonction notamment de la disponibilité d'eau d'irrigation, de la taille des superficies et de l'engagement des fellahs pour cette opération. Celle-ci associe également et pour la première fois, nous dit-on, les instituts spécialisés du secteur, en vue d'assurer un choix judicieux et d'adapter des variétés d'agrumes et des porte-greffes. Les unes et les autres doivent être, selon un spécialiste concerné, résistants au sol et à toutes les sortes de maladies. Le programme appelé « relance des agrumes » vient à point nommé pour réhabiliter une culture principale qui faisait la fierté et la renommée de la région, mais qui a beaucoup souffert, ces deux dernières décennies, des aléas climatiques, d'abandon et d'arrachages volontaires. Il suffit de visiter la plaine du Cheliff, notamment à Oued Fodda, Bir Saf Saf et Ardh El Beida, pour constater de visu les dégâts causés aux vergers, dans l'indifférence de tous ceux chargés de veiller à la protection de ce potentiel agricole important. Plusieurs hectares d'orange et de clémentine ont été carrément défoncés et remplacés par des …céréales et des cultures spéculatives ! Même les différents programmes de soutien accordés au secteur, ces dernières années, n'ont été d'aucun secours pour les plantations, puisque seuls 1 400 hectares d'agrumes ont pu être soit reconstitués, soit nouvellement plantés. Avec tous les problèmes évoqués, la surface globale s'est considérablement rétrécie pour atteindre quelque 3 000 hectares exploités réellement, contre 5 000 il y a vingt ans de cela. C'est dire le chemin qui reste à parcourir pour rattraper les retards enregistrés et développer une culture qui a toujours constitué la vocation principale de la wilaya en matière agricole.