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La préservation du site Ramsar de Beni Belaïd nécessite une réelle prise de conscience des pouvoirs publics
Bouldjedri Mohamed. Docteur en sciences biologiques à l'université de Jijel
Publié dans El Watan le 15 - 02 - 2017

Membre de plusieurs équipes de recherche et auteur d'une publication internationale sous le thème Menaces et conservation des zones humides d'Afrique du Nord : le cas du site Ramsar de Beni Belaïd, Mohamed Bouldjerdi est docteur en sciences biologiques et maître de conférences à l'université de Jijel. Rencontré lors de la célébration de la Journée mondiale des zones humides, il revient dans cet entretien sur les enjeux du site de Beni Belaïd à Jijel et les menaces qui pèsent sur lui.
Vous êtes l'auteur d'une étude sur les menaces et conservation du site Ramsar de Beni Belaïd, quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous pencher sur cette recherche ?
Ces motivations peuvent, d'abord, se référer à un inventaire préliminaire des ressources biologiques réalisé en 2000 par les chercheurs Samraoui et Bélair, de l'université de Annaba, ensuite, parce que la zone humide de Beni Belaïd est élue site d'importance internationale en 2003, répondant mieux au critère 3 de la convention de Ramsar.
Il faut savoir que de par son statut, cette zone, ainsi que les autres sites connexes constituant l'éco-complexe de zones humides de la région de Jijel, méritent des études plus poussées afin d'établir un état des lieux et un diagnostic de leur valeur biologique ainsi que de leur rôle écologique et socio-économique. Tous ces motifs étaient des éléments suffisants pour argumenter l'intérêt et la pertinence de cette étude qui a fait la thématique de ma thèse de doctorat, ainsi que d'autres projets de recherche avec le Comité national d'évaluation et de programmation de la recherche universitaire et des Projets nationaux de recherche (Cnepru et PNR).
Quelle place occupe ce site dans la liste des zones humides à l'échelle mondiale ?
Malgré sa faible étendue, la singularité de ce site réside dans sa position géographique au carrefour de l'Afrique, de l'Europe et de la Méditerranée, qui lui confère une place privilégiée comme lieu de halte migratoire des oiseaux des zones tempérées échappant au froid polaire après leur traversée de la Méditerranée. Le rôle de ce site est vital, car c'est un lieu préféré pour la reproduction de plusieurs espèces d'avifaune migratrice et sédentaire et lieu de refuge accueillant des espèces animale et végétale de grande valeur patrimoniale protégées par loi algérienne et figurant sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Dans votre recherche, vous évoquez le cas des zones humides en Afrique du Nord, quelle est donc l'importance de ce site en Algérie ?
La zone humide de Beni Belaïd représente l'extrémité occidentale d'un ensemble de zones humides qui occupent les plaines littorales entre les Mogods (Tunisie) et la petite Kabylie (Algérie). Sur le plan valeur écologique, cette zone abrite plusieurs espèces protégées par la loi algérienne, comme elle fait partie du secteur biogéographique K2 de la petite Kabylie. Ce dernier est une partie intégrante de l'éco-complexe Kabylie-Numidie-Kroumirie, ce vaste continuum écologique, sur la base de son importance comme lieu de refuge d'espèces rares et d'espèces endémiques, en même temps qu'il se trouve sous une pression anthropique grandissante, a été élu en 2007 onzième point chaud de biodiversité régional «Hotspots» du bassin Méditerranéen, c'est le deuxième Hotspot pour l'Algérie avec le complexe Bético-Rifain, englobant les monts de Tlemcen.
En quoi consistent aujourd'hui les menaces qui pèsent sur ce site ?
La pression agropastorale est un des problèmes majeurs du site, l'impact du surpâturage a d'abord été mis en évidence sur les écosystèmes forestiers, avant que des travaux récents n'en révèlent les effets sur les zones humides. A Beni Belaïd, le surpâturage se traduit, d'une part, par le développement local d'un abondant cortège d'espèces stress-tolérantes, et d'autre part, par l'envahissement de la zone humide par les dunes, suite à l'érosion de leur couvert végétal.
Outre cet élément, les pompages excessifs, associés à la construction de barrages en amont de l'oued El Kébir (Beni Haroun et Boussiaba), sont susceptibles de modifier à court terme l'hydrologie de la plaine alluviale et de la zone humide en période d'étiage et d'entraîner une salinisation des sols. Ces menaces sont d'autant plus inquiétantes qu'il n'existe actuellement aucun suivi régulier des communautés animales et végétales, ni aucune gestion des pratiques humaines (agropastoralisme, chasse, pêche, pompage. . .), dans ou aux alentours de la zone humide.
Au-delà du constat fait, quels sont les moyens à mettre en œuvre pour préserver le site Ramsar de Beni Belaïd ?
Le principal enjeu de conservation de la zone humide de Beni Belaïd à court et moyen termes nécessite, de prime abord, le maintien du fonctionnement hydrologique du site et de ses équilibres écologiques. Sa préservation exige, en outre, un contrôle strict de la pression de pâturage, ainsi que la protection totale des zones les plus sensibles, comme le cordon dunaire, qui apparaissent comme des mesures nécessaires et urgentes.
Cela dit, l'ensemble des mesures conservatoires devrait impérativement être accompagné d'une campagne de sensibilisation des populations locales sur l'intérêt de la conservation des milieux naturels, en vue de leur implication dans leur gestion, enfin, la préservation du site Ramsar de Beni Belaïd ne pourra être réalisée sans une réelle prise de conscience des pouvoirs publics et sans une volonté de trouver des compromis durables entre les intérêts agricoles et la conservation d'un patrimoine naturel unique.


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