Au moins cinq de ses membres comptent demander officiellement sa dissolution. Il s'agit de Soufiane Djilali, Karim Tabbou, Ali Benouari, Amar Khababa et Samir Benlarbi. Les divergences s'accentuent au sein de l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (ICSO). Après le clash entre Soufiane Djilali et Abderrazak Makri, respectivement présidents de Jil Jadid et du MSP, des voix s'élèvent désormais pour demander l'autodissolution de cette structure qui a regroupé, pendant trois ans, la majorité des acteurs de l'opposition. Et pour cause : la participation de certains membres de l'ICSO aux prochaines élections. Alors qu'elle a été évacuée du débat dès l'été dernier, la question des législatives revient au-devant de la scène pour envenimer les relations au sein de l'ICSO. Au moins cinq de ses membres comptent demander officiellement sa dissolution. Il s'agit de Soufiane Djilali, Karim Tabbou, Ali Benouari, Amar Khababa et Samir Benlarbi. Ces derniers s'apprêtent à animer, ce matin, une conférence de presse pour expliquer leur position commune. Dans le communiqué adressé à notre rédaction, il est affirmé que l'objet de la conférence portera sur «les élections législatives et la position du groupe concernant cette échéance». Mais le but dépasse cet objet. «L'ICSO a été créée en 2014 pour mettre en œuvre la plateforme de Mazafran. Le choix de certains partis de s'engager dans la course à l'APN, sans pour autant arracher les revendications de l'opposition, n'a pas de sens», lance Karim Tabbou, responsable du parti non agréé UDS. Pour lui, «l'Instance est arrivée à ses limites et il faut désormais un nouveau contrat politique solide pour imposer les revendications de l'opposition». «Le pouvoir a réussi à imposer ses choix : Constitution, lois… Après les législatives, nous allons nous retrouver avec le même gouvernement, les mêmes ministres et le même Parlement», ajoute-t-il. Les coalitions islamistes : L'autre point de discorde Outre les législatives, la naissance des coalitions des partis islamistes constitue aussi, pour ce groupe, un autre argument sur l'inutilité de l'ICSO, désormais en mal d'homogénéité. Ce groupe réussira-t-il à imposer son point de vue à l'ensemble des membres de l'Instance ? Pas sûr. Au début du mois de février, le parti Talaie El Hourriyet de Ali Benflis a appelé à la sauvegarde de cette entité qui fédère l'opposition. «Les partis ne doivent pas permettre que la divergence des positions autour des législatives, rendez-vous qui n'a aucun sens ni signification, porte atteinte à l'inviolabilité et à la crédibilité du grand projet, celui de la transition démocratique autour duquel s'est agrégée l'opposition», indique le bureau politique de ce parti dans un communiqué ayant sanctionné sa réunion. Les autres membres de cette instance ne se sont pas exprimés sur le sujet, même si certains pensent aussi que l'instance «est finie». Ayant entamé son travail avec force durant les deux premières années suivant sa création en réussissant à «gêner le pouvoir», l'ICSO commence à montrer des signes de faiblesse dès le début de l'année 2016. A l'occasion de son deuxième sommet tenu à Zéralda, rappelons-le, certains de ses membres ont dénoncé l'inertie de l'Instance qui peine à organiser des actions d'envergure pour imposer sa principale revendication concernant «l'organisation d'une transition démocratique graduelle».