La rencontre d'aujourd'hui serait provoquée pour solder les comptes avec les membres de l'Icso ayant décidé de participer aux législatives du 4 mai prochain, affirment des sources proches des boycotteurs. Des membres, partis et personnalités, de l'Instance de concertation et du suivi de l'opposition (Icso), qui ont fait le choix de boycotter les prochaines élections législatives, se sont donné rendez-vous pour aujourd'hui, au siège de Jil Jadid pour y animer conjointement une conférence de presse. Outre le maître de céans, en l'occurrence le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, l'événement sera marqué par la présence d'Ali Benouari, président du parti non agréé, Nida El-Watan, et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2014, Karim Tabou fondateur de l'Union démocratique et sociale, un parti également non agréé, Amar Khebaba, député démissionnaire du parti Al-Adala d'Abdallah Djaballah, ou, encore, l'activiste, au nom de la "société civile", Samir Benlarbi. Egalement invité à cette rencontre, Ali Benflis, président de Talaie El-Houriat, un parti qui boycotte aussi les élections de mai prochain, n'avait toujours pas, à l'heure où nous mettons sous presse, confirmé ou infirmé sa participation. "Nous l'avons contacté et invité mais il n'a encore ni infirmé ni confirmé sa participation. Nous devons avoir sa réponse en fin de journée, voire le soir", a-t-on appris, en effet, d'une source proche des organisateurs de ce rendez-vous. A priori, l'objectif de cette conférence commune est d'expliquer le choix politique de boycotter les prochaines législatives et, vraisemblablement, l'adoption d'une feuille de route commune. Néanmoins, et à en croire nos sources, la rencontre d'aujourd'hui serait provoquée pour solder les comptes avec les membres de l'Icso ayant décidé de participer aux législatives du 4 mai prochain. Les présidents de Jil Jadid et du MSP ont déjà bien étalé la querelle sur la place publique. Soufiane Djilali, rappellons-le, avait appelé, via sa page facebook, le parti islamiste d'Abderrezak Makri à "quitter l'Icso". Un appel qu'il compte bien réitérer à l'occasion de la conférence d'aujourd'hui, et, du coup, officialiser le divorce entre les deux partis jusque-là partenaires au sein l'instance. Ce qui risque de précipiter la fraction de l'Icso en deux parties : les boycotteurs des législatives d'un côté et les participants de l'autre. "En réalité, la conférence d'aujourd'hui a été bien préparée par ses initiateurs qui divergent avec le reste des membres de l'Icso ayant opté pour la participation aux prochaines élections. Un choix que les boycotteurs jugent contradictoire avec les fondements même de cette entité, issue des recommandations de la conférence nationale de l'opposition, Mazafran I de juin 2014, et dont l'objectif était de former un front anti-pouvoir", a expliqué notre source qui assimile, de ce fait, la participation aux prochaines élections d'une partie des membres de l'Icso, à une "caution" aux manœuvres du pouvoir. Il faut dire que l'effritement de l'Icso est le scenario qui se dessinait depuis notamment l'officialisation des alliances et des fusions entre plusieurs partis de la mouvance islamiste. Ce qui s'est d'ailleurs répercuté négativement sur les activités de l'Icso dont les réunions cycliques ont été gelées depuis plusieurs mois. Ainsi, et c'est le moins que l'on puisse dire, la conférence des boycotteurs risque de sceller définitivement le sort de l'Instance. Farid Abdeladim