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Zeus : L'histoire vraie d'un président portugais en exil à Béjaïa
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Publié dans El Watan le 17 - 02 - 2017

Zeus, le premier long métrage de Paulo Filipe Monteiro, sera projeté* aujourd'hui à 18h à la cinémathèque de Béjaïa. Ce film raconte l'histoire vraie de Manuel Teixeira Gomes, un président portugais qui vécu de 1925 à 1941 en Algérie.
L'histoire vraie de Manuel Teixeira Gomes
Cet écrivain, né dans le sud du Portugal (à Portimão, en Algarve) au début du XXe siècle, est envoyé en 1910 comme ambassadeur du Portugal à Londres. Manuel Teixeira Gomes, joué par Sinde Filipe, un acteur très connu au Portugal, y restera jusqu'en 1923, année de son élection comme président de la République. Ce réformiste qui affronta les révoltes militaires et la crise bancaire, brava les traditions et les pratiques catholiques, fut aussi attaqué pour son œuvre littéraire très érotique. Il fut aussi vice-président de la Société des Nations.
Révulsé par la violence de la France coloniale
Opposé au régime fasciste de l'Estado Novo, il ne reviendra jamais au Portugal. Ses filles ne l'ont jamais visité. Seul le chef de rédaction d'un grand journal portugais, Norberto Lopez, vient le rencontrer. Mais il a beaucoup de mal à le retrouver, puisqu'à Bougie on ignore que Gomes a été Président. Ils parlent de politique, de littérature, du vieillissement et de la rencontre avec la culture berbère et arabe. Même si Gomes ne s'est jamais publiquement exprimé sur le colonialisme, il était révulsé par les violences des Français et la politique de l'indigénat.
Béjaïa, «la plus belle ville d'Afrique du Nord»
Un jour de décembre 1925, Gomes démissionna et décida de quitter le Portugal à bord du premier cargo en partance de Lisbonne pour l'Afrique du Nord. Au cours d'une longue villégiature en solitaire au Maghreb, il vivra notamment avec les nomades dans le désert algérien. Arrivé à Annaba, à l'âge de 70 ans, il est séduit par l'atmosphère de libertinage et de lascivité qui y règne, quand il s'éprend d'une jeune danseuse. Mais aussi spartiate qu'athénien, il finit par y renoncer, avant de repartir de nouveau, à la découverte de celle qu'il surnomme «la plus belle ville d'Afrique du Nord» : Béjaïa.
Amokrane, un majordome et un ami
Le deuxième personnage du film est un Algérien, Amokrane, joué par Idir Benaibouche. Il restera aux côté de Gomes jusqu'à son dernier souffle. Les dernières années de sa vie, Gomes ne peut plus faire ses longues promenades, sa vue faiblit, il a du mal à lire et à écrire, se contente de quelques pas avec Amokrane.
Et un matin d'octobre 1941, il meurt à 81 ans, attaché par des ficelles à Amokrane qui, tel un fils, veille à son chevet, attentif au moindre de ses mouvements. «Quand j'ai lu le scénario, j'ai tout de suite voulu jouer le rôle d'Amokrane, qui au départ, avait été attribué à un Algéro-Américain», raconte Idir Benaibouche à El Watan Week-end. «Comme je suis kabyle, cette histoire a fait remonter tout ce que me racontait ma grand-mère de cette époque à Béjaïa.»


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