Les enseignants des différentes facultés de l'université d'Alger 3 entament aujourd'hui une grève de trois jours, renouvelable, exigeant que «la lumière soit faite sur l'agression subie jeudi par des enseignants syndicalistes dans l'enceinte universitaire». C'est la décision principale de l'assemblée générale tenue hier par une centaine d'enseignants à la faculté de sciences politiques de l'université d'Alger 3, en réaction à «l'agression physique par une vingtaine d'individus, contre des enseignants alors qu'ils tenaient jeudi l'assemblée générale élective du bureau de la section syndicale locale du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes)». Le docteur Rezig, coordinateur fraîchement ??? du Cnes à l'université d'Alger 3, souligne que le mouvement de protestation est ouvert «jusqu'à ce que la requête du Cnes soit satisfaite». Les différentes facultés de cette université sont sous tension suite à la perturbation par la violence de la mise en place de la section locale du syndicat Cnes. L'opération s'est déroulée dans «des conditions difficiles», mais le Cnes a fini par installer sa section, après avoir récupéré l'urne et les bulletins de vote et procédé au dépouillement des voix que les «baltaguias» ont voulu accaparer, relatent des enseignants ayant assisté à l'événement. Hier encore, l'accès était quasiment interdit aux journalistes pour couvrir la journée de protestation organisée au niveau de la faculté de sciences politiques, et d'assister à l'assemblée générale tenue par les enseignants. «Nous avons reçu un écrit à 8h de notre direction interdisant l'accès à tous les journalistes», répètent sans cesse les agents de sécurité, qui veillent à ce qu'aucun «intrus» ne pénètre dans les différents instituts de la faculté. Le Cnes accuse d'ailleurs l'administration de cet établissement de prise de partie avec le «syndicat clone» du Cnes, «qui s'en accapare le sigle», avec lequel les compagnons de Rezig sont en conflit devant la justice. Une dizaine d'enseignants dont ceux qui ont été blessés durant ladite agression, (dont un blessé avec des points de suture) ont saisi hier le commissariat de Ben Aknoun pour le dépôt d'une plainte contre les agresseurs. Le coordinateur du Cnes au niveau de l'université d'Alger 3, qui dénonce «l'attaque qui constitue un grave dérapage, ciblant avec une rare violence des enseignants universitaires, dans une enceinte universitaire», révèle que certains des auteurs de cette attaque «sont identifiés». Le Cnes exige d'ailleurs que les commanditaires de cet acte de violence soient démasqués et traduits devant la justice, ajoute notre interlocuteur. Pour rappel, la section du Cnes a dénoncé, dans un communiqué diffusé il y a quelques semaines, plusieurs dysfonctionnements qui «entachent les processus d'admission au mastère ainsi qu'au doctorat». Le syndicat pointe du doigt des «irrégularités dans les modalités d'accès aux grades de mastère et de doctorat au niveau des facultés de cette université» et dénonce des «suspensions non réglementaires» et des «menaces de licenciement» contre des enseignants. Ces accusations ont été réfutées par le rectorat de l'université en question qui conteste la légitimité de la section syndicale.