Dans une déclaration parvenue hier à la rédaction, le Conseil national de l'enseignement du supérieur (Cnes), section de Boumerdès, menace de poursuivre des responsables de l'université devant les juridictions compétentes pour non-respect de la réglementation, tout comme il compte organiser, dans les prochains jours, des rassemblements devant le siège de la wilaya et celui du ministère à Alger. Le ras-le-bol des enseignants intervient quelques jours seulement après l'agression dont a été victime un enseignant de l'université M'hamed-Bouguerra ainsi que la pression exercée par l'administration pour modifier les résultats de certains étudiants, explique le Cnes. Le syndicat, qui a organisé avant-hier une assemblée générale, évoque une situation "d'enlisement que vit l'université de Boumerdès depuis des années, et qui s'est sérieusement aggravé ces derniers mois pour faire planer le spectre de l'année blanche". Les enseignants sont visiblement décidés à mettre fin à cette situation qui continue à paralyser de nombreuses facultés. Une situation caractérisée par "la fermeture récurrente et excessive des accès aux campus par une poignée d'étudiants et l'apparition de différentes formes de violence morale et physique que subit l'enseignant (cas d'agression physique de la part d'étudiants et dont ont été victimes des enseignants des facultés des sciences, des sciences économiques et des sciences de gestion ; pression exercée par l'administration pour modifier les résultats de certains étudiants, etc.)", souligne le document. Mais le Cnes porte l'entière responsabilité de cette situation, devenue insoutenable, aux responsables de l'administration de l'université accusés de favoriser le pourrissement par la violation de la réglementation et leur ingérence dans les questions pédagogiques. Ainsi, les enseignants ont convenu, selon leur déclaration, de dénoncer la politique du "laisser-faire" adoptée par les responsables de l'université face à l'interdiction d'accès aux campus et les concessions répétées face à des revendications de plus en plus burlesques, la poursuite des inscriptions en mastère, en février et mars, pendant que le premier semestre de l'année est censé avoir pris fin, le recours illégal à une instance imaginaire (conseil de direction de l'université ?!!) pour forcer l'inscription en mastère en faveur d'un étudiant au mois de mars et sans passer par la voie réglementaire, explique le Cnes. Enfin, les enseignants appellent ces dirigeants de l'université, dont l'inaction et la mollesse ont grandement contribué à cette paralysie, lorsqu'elles ne l'ont pas engendrée, à assumer pleinement leurs responsabilités ou à démissionner, conclut le communiqué. M. T.