Comme attendu et au regard des multiples violations des libertés et des droits de l'homme qui ont rythmé la chronique algérienne durant l'année de 2016, le rapport annuel de Amnesty international dresse un tableau sombre de l'état des libertés en Algérie. Rendu public aujourd'hui, 22 février, l'ONG de défense des droits de l'homme juge que les autorités algériennes "ont restreint la liberté d'expression, d'association, de réunion et de religion" et que des " détracteurs pacifiques du gouvernement, notamment des défenseurs des droits humains, ont été poursuivis dans le cadre de procès inéquitables." Amnesty international elle-même non autorisé en Algérie estimé que le gouvernement " cherchait à affaiblir les organisations locales et continuait de bloquer leur enregistrement" accable l'organisation. Elle regrette également l'impunité dont bénéficie les responsables d'atteintes graves aux droits l'homme. Le rapport qui couvre les domaines liés aux libertés publiques et individuelles s'élève contre la loi sur les associations qui impose des "restrictions arbitraires" qui frappent les associations et les risques qu'encourent les militants associatifs appartenant à des organisations non reconnues. Amnesty énumère les cas où des manifestants sont poursuivis et condamnés à des peines de prison ferme pour avoir manifesté dans la rue notamment dans la wilaya de Tamenrasset. Au chapitre de la liberté d'expression, la situation n'est guère reluisante remarque l'ONG. Elle en veut pour démonstration la condamnation de la militante de la ligue algérienne de Défense des doits de l'homme Zoulikha Belarbi condamnée pour avoir publié sur son Facebook une photo-montage du président Bouteflika avec des membres de son gouvernement. Elle a écopé de six mois de prison. L'affaire du KBC et l'arrestation de son directeur Mehdi Benaissa et Nouria Nedjai et leur condamnation en est un des épisodes marquant la régression en matière de la liberté d'expression enregistré l'année passé. Mais le cas qui restera comme une tache noire sur le fronton de la république était la mort du journaliste mohamed Tamelt en détention. Rappelant les conditions de son emprisonnement, Amnesty international accusé les autorités de "ne pas mené d'enquête adéquate sur les allégations selon lesquelles il aurait été battu en détention, sur son traitement en prison et sur sa mort".
Liberté religieuse bafouée L'année passée comme celle en cours auront été marquées par des atteintes multiples à la liberté de conscience et de croyance. De nombreux algériens sont persécutés, poursuivis et condamnés pour avoir embrassé une autre religion que l'Islam. Des musulmans appartenants a un autre rite que celui dominât sont poursuivis pour atteinte à la religion. C'est le cas des Ahmadis qui subissent un harcèlement policier et judiciaire en règle. Les adeptes de ce rite sont arrêtés massivement partout sur le territoire national. Une persécution digne des temps de l'inquisition. Plus d'une centaine de personne se réclamant de la Ahamdyah sont soit en prison ou sous contrôle judiciaire. "Les autorités ont pris pour cible des membres de la communauté musulmane ahmadie, arrêtant en raison de leur foi plus de cinquante personnes dans les wilayas (préfectures) de Blida et Skikda et ailleurs dans le pays. Peu après les interpellations dans la wilaya de Blida en juin. En novembre, un tribunal de Skikda a condamné vingt ahmadis à des amendes et à des peines allant de un mois à un an d'emprisonnement » mentionné Amnesty international qui s'inquiète du sort réservé à la fois par les autorités publiques que par une partie de l'opinion hostile. Cette communauté est stigmatisée de manière permanente. Les dernières arrestations en date remontent à il y a seulement quatre jours où un groupe Ahmadis dont leur chef est arrêté dans la wilaya de Chelef. Sur le même registre, le cas de Slimane Bouhafs convertir au christianisme condamné à trois ans de prison ferme pour "insulte au prophète". Dans ses conclusions également, Amnesty international brocarde le système judiciaire en s'appuyant sur le cas d'une centaine de militants dans la région du M'zab qui croupissent en prison depuis vingt mois sans jugement. Le rapport rappelle l'avertissement du Comité des droits de l'homme de l'ONU qui avait accusé l'Algérie d'avoir « violé » les articles 2, 7 et 9 du PIDCP. Amnesty international a mentionné d ans son rapport annuel les conditions désastreuses de l'accueil des migrants et des réfugiés qui ne bénéficient d'aucune loi protégeant le droit d'asile. En somme, le rapport de l'ONG des droits de l'homme confirme la régression d'année en année de l'état des libertés dans en Algérie.