Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, confirme l'existence de projets bloqués dans la wilaya de Tizi Ouzou et annonce la levée du gel. En visite, jeudi dernier, dans cette wilaya, il a annoncé «la tenue, au cours de la prochaine semaine, d'une réunion avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin d'aborder cette question, soulevée par des élus locaux, concernant le dégel de certains projets, à l'instar du complexe mère-enfant et des projets de stations d'épuration». «Lors de cette même réunion (avec le Premier ministre, ndlr) d'autres préoccupations exprimées par des élus et concernant entre autres le secteur de la santé et du logement (particulièrement le segment habitat rural) seront également débattues», a précisé le ministre lors d'une conférence de presse animée en marge de cette réunion. Noureddine Bedoui annonce aussi «la dotation de la wilaya de Tizi Ouzou d'une enveloppe financière conséquente, dont le montant sera défini par les fiches techniques qui seront transmises par la wilaya à son département». «Cette enveloppe financière sera destinée à l'achèvement du programme de raccordement de la wilaya au gaz naturel, à l'électrification rurale, l'ouverture de pistes agricoles, l'aménagement de zones d'activités et la dotation en gazon artificiel de certains stades», a-t-il ajouté. Le ministre de l'Intérieur réaffirme, dans la foulée, que les projets inscrits au titre du programme présidentiel et «reportés» en raison de la conjoncture financière «exceptionnelle» du pays «seront tous concrétisés». Est-ce un aveu officiel que cette wilaya ait été abandonnée au moment où la rente pétrolière abondante coulait à flot dans certaines régions du pays ? Est-ce seulement une tactique électoraliste pour tenter de convaincre les citoyens de cette localité d'aller voter le 4 mai prochain ? Rien n'est moins sûr. La contestation contre l'absence de développement à Tizi Ouzou ne date pas d'aujourd'hui. La région figure, rappelons-le, parmi les rares wilayas n'ayant pas été visitées par le président Bouteflika avant sa maladie. Face au gel des projets de développement, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) avait organisé des marches pour dénoncer «la politique de contre-développement en Kabylie». C'était en 2015. La marche avait drainé une foule nombreuse. Mais aucune réaction officielle n'a eu lieu : ni démenti du gel des projets structurants ni confirmation. Il avait fallu attendre la veille des élections pour avouer le gel des projets et annoncer leur éventuel dégel.