Les manifestations populaires du 27 février 1962 à Ouargla ont adressé un message fort, qui a permis de mettre en échec les desseins de la France coloniale, de séparer le Sahara algérien, qui était un théâtre des tortures et des essais nucléaires, a affirmé, lundi, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, lors de l'ouverture des travaux du 21e séminaire national sur ces manifestations populaires à la maison de la culture Moufdi Zakaria. M. Zitouni a souligné que ces manifestations mettent en exergue l'engagement des habitants de Ouargla, mais aussi ceux de Touggourt et Taibet, qui organiseront des manifestations similaires quelques jours plus tard, en faveur de la cause nationale. Il s'agit là d' «une traduction de la cohésion du peuple algérien et son adhésion à la lutte armée, à travers le territoire national», dira le ministre. Dans le même contexte, le secrétaire général (SG) de l' Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a affirmé que les manifestations populaires de Ouargla sont un cinglant revers pour la France coloniale et constituent une épopée à travers laquelle le peuple algérien a exprimé son attachement à l'intégrité et à l'unité de son territoire national, contraignant la France à modifier ses visées sur le Sahara algérien, qu'elle voulait couper du reste du pays. C'est ainsi que M. Abadou saluera «un soulèvement qui a eu un impact historique décisif, amenant la France coloniale à reconnaître le droit du peuple algérien à l'autodétermination», a t-il ajouté. Le séminaire historique a connu la présence de moudjahidine, de chercheurs en histoire et d'un nombreux public et se poursuit avec la présentation de communications et d'exposés ayant trait aux manifestations du 27 février 1962 animés par des chercheurs en histoire et des universitaires, et inclus des communications ayant trait à «L'organisation de la Révolution à travers la lecture d'un rapport français de 1957», «Le rôle de Ouargla dans la résistance contre le colonialisme de l'invasion à l'indépendance» et «Le Sahara au cœur des négociations algéro-françaises». En marge des festivités commémoratives du 55e anniversaire de cet événement historiques, le Centre national de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954 a organisé une exposition de livres et aussi des stands dédiés aux photographies, affichages, documents et portraits sur des symboles de la Révolution. Les élèves du collège du 27 février 1962 de Ouargla ont, quant à eux, exposé une maquette des manifestations confectionnée avec l'aide de leurs enseignants, ainsi que les photos des chouhada et moudjahidine blessés lors de ce soulèvement populaire. Ouargla face au projet de séparation du Sahara. Les manifestations du 27 février 1962 dans la région de Ouargla, menées sur instructions du commandement de l'Armée de libération nationale (ALN), sont une des épopées populaires ayant jalonné le cours de la glorieuse lutte de Libération nationale, exprimaient le ferme rejet du projet colonial français visant la séparation du Sahara algérien du reste du pays, et à travers lesquelles le peuple algérien a réaffirmé son attachement à l'intégrité de son territoire. Selon des sources historiques, la population de Ouargla et de ses environs exprimaient par ces manifestations le rejet des visées coloniales en apportant un soutien franc à la délégation algérienne prenant part alors aux négociations d'Evian. Ouargla a mis en échec la réunion projetée par les responsables de l'administration coloniale à Ouargla et marquée du sceau de l'intégrité territoriale.