La bataille de l'eau n'est toujours pas gagnée à Bouira. Pourtant, la ressource hydrique est suffisamment abondante pour répondre aux besoins des populations. Le volume d'eau mobilisé par les trois barrages que compte la région, à l'image de Tilesdit (Bechloul), Koudiet Acerdoune (Malla) et Oued Lakhel (Ain Bessem) avoisine le milliard de mètres cubes. Lancés dans le cadre du projet des grands transferts, plusieurs communes de la wilaya, les travaux ne sont pas encore achevés. Le bricolage avéré des autorités, notamment dans le suivi des projets et le gaspillage des deniers publics, est à l'origine de ces retards. Le projet accordé à la commune d'Ath Laâziz, peuplée de plus de 18 000 âmes, illustre parfaitement les défaillances dans la gestion de ce secteur. Lancé à la fin de l'année 2013, pour un délai de réalisation ne dépassant pas les 6 mois, le projet est à l'arrêt. Le taux d'avancement des travaux n'a pas dépassé les 45%. L'enveloppe allouée à cette opération a été consommée. Un budget avoisinant les 10 milliards de centimes a été injecté dans le cadre de ce projet sans faire bénéficier les villageois d'une goutte d'eau. Le liquide se fait de plus en plus rare dans les 35 localités que compte la commune. Des villageois ayant manifesté leur colère en interpellant à maintes fois les autorités sur ce «gâchis» ne cessent de réclamer l'ouverture d'une enquête. «Ceux qui ont attribué le projet à l'entreprise doivent rendre des comptes», ont exigé des habitants du chef-lieu de la commune. Profitant de la sortie sur le terrain du premier responsable de la wilaya, des citoyens ont demandé l'ouverture d'une enquête sérieuse sur cette affaire. «Nous sommes privés d'eau. Le projet est à l'arrêt depuis des mois, et aucune autorité ne s'est manifestée pour relancer les travaux», lance un jeune.