Les employés de l'Entreprise publique d'insertion des handicapés (EPIH), usine publique spécialisée dans la fabrication, entre autres, de balais et de brosses, avant sa fermeture en 2009, se disent «marginalisés dans leurs droits». Ces derniers, qui ont fait le déplacement à notre rédaction, appellent «la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem, à intervenir dans le dossier de leur retraite, en suspens depuis plus de sept ans». «Les travailleurs, qui n'ont pas dépassé l'âge de 44 ans avant la fermeture de l'usine, n'auront aucune retraire. Pour ceux qui désirent prendre une retraite anticipée, ils doivent avoir la cinquantaine ou l'atteindre, s'ils ont plus de 44 ans à la fermeture d'EPIH, et avoir accumuler plus 20 ans de travail dans l'entreprise», explique dénonce Smaïl Mouhoub, 52 ans, aveugle, retraité d'EPIH. Et d'ajouter : «Après la fermeture de notre usine, beaucoup de nos collègues ont été poussés à la retraite. Sauf qu'il reste aujourd'hui 340 employés qui n'ont bénéficié d'aucune aide. Ils sont tous handicapés, la plupart sont aveugles, et n'ont aucun revenu. Ils doivent attendre d'avoir la soixantaine pour toucher leur retraite. C'est malheureux.» L'un des concernés est Ahmed Boumeriche, 50 ans, chef de famille. Lui, il ne lui manquait qu'une année de service pour toucher sa retraire anticipée. Ahmed ne vit, depuis huit ans, que «de l'aide de ses voisins». «Nos responsables nous ont promis l'aide du ministère de la Solidarité. Ils m'ont dit personnellement que c'est la tutelle qui va me payer l'année qui manque à mon cursus. C'est ce qu'ils ont dit aussi aux autres collègues, mais rien n'a été fait depuis. Nous vivons dans la précarité, dans la misère. Nous n'avons personne. Je prie notre Etat et notre ministre d'intervenir et de nous venir en aide», espère Ahmed.