Ces salariés avaient été les premières victimes des importations tous azimuts. L'enveloppe financière dégagée pour la prise en charge des travailleurs de l'Epih (l'Entreprise publique d'insertion sociale des handicapés (Epih), dont l'activité était la fabrication manuelle de balais, dissoute, a dépassé 400 millions de dinars, a annoncé jeudi la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem. à une question d'un député lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales sur la situation des travailleurs de l'Epih dissoute, la ministre a indiqué que «le montant financier de la prise en charge de ce dossier dépasse 431 millions de dinars, cotisations de la sécurité sociale comprises». Ce sont plus d'un millier (1 299) de travailleurs handicapés non-voyants, qui ont été licenciés suite à la dissolution de cette entreprise, a rappelé la ministre. Elle a précisé cependant que le volet social de cette catégorie avait été régularisé. Elle a cité dans ce sens, les salaires impayés pendant quatre ans, à l'exception de 25 cas de travailleurs décédés. Le transfert de leurs dus aux ayants droit est en cours d'exécution, a-t-elle encore annoncé. Ainsi, 954 employés licenciés, qui travaillent dans les deux unités d'Epih dans la fabrication de balais et brosses, l'une sise à Tébessa et l'autre à Morsott (30 km du chef-lieu de la wilaya), ont bénéficié du droit à la retraite alors que 12 employés âgés de 60 ans et plus n'ayant pas rempli la condition des années de service ont été autorisés à verser des cotisations sociales pour compléter leur dossier de demande de retraite. La ministre a précisé que le Fonds spécial de solidarité nationale a versé le 3 juillet 2014, plus de 9 millions/DA à la Caisse nationale des retraites (CNR) pour que soit instruit ce dossier délicat. 340 autres travailleurs ont été pris en charge dans le cadre des dispositifs d'insertion sociale régissant le secteur à l'effet d'améliorer leurs conditions sociales, a-t-elle fait savoir. L'éventualité de l'exploitation des sièges de l'Epih dissoute pour la création de centres d'aide à l'insertion sociale au profit de la catégorie des handicapés est envisagée, a ajouté la ministre. L'Epih est un établissement à caractère industriel et commercial (Epic) qui a été créé par décret en décembre 1991 et a été dissout en vertu d'un décret exécutif, en date du 21 novembre 2011. Tous ses biens, droits et engagements ont été transférés au ministère en charge de la Solidarité nationale conformément à la législation et la réglementation en vigueur. La crise, qui a secoué cette entreprise de deux unités, a été causée par de sérieux problèmes de commercialisation du produit et d'énormes difficultés liées à l'approvisionnement en matière première et de toutes les complications y afférentes. L'on recense, entre autres, l'incapacité d'assurer la couverture des charges fiscales et parafiscales. Les ouvriers des deux unités reprochent, par ailleurs, aux autres secteurs étatiques, à savoir les établissements administratifs, écoles, les hôpitaux et les mosquées, de ne pas les soutenir et de coopérer avec eux en s'approvisionnant auprès de l'Epih pour leurs besoins. D'autre part, en sus de la prolifération d'importateurs de tout bord, qui inondent le marché du pays par les mêmes produits (balais et brosses), ces derniers sont importés d'Egypte par des voies «douteuses», estiment-ils.