Famille, amis et anonymes, une foule immense a convergé hier matin vers le palais de la justice pour assister au procès de l'assassinat du président de l'association culturelle berbère Azel, Abdelhak Benchelli, qui a eu lieu le 3 avril 2016. A la barre, un collectif de trois avocats s'est constitué,à titre gracieux, pour plaider la peine capitale à l'encontre du meurtrier. Après la lecture des faits, le coupable a froidement reconnu tout ce qui lui était reproché et affirmé même avoir été en contact avec les nébuleuses El Qaîda et Daech en France. Pour le grief du crime avec préméditation, le procureur général a requis la peine capitale. C'est ce qui a été confirmé après délibération, lorsque le tribunal a rendu son verdict en condamnant le coupable à la peine capitale assortie d'une amende de deux millions de dinars, avec la possibilité de faire appel dans un délai de sept jours. A la sortie de la cour, la satisfaction se lisait sur tous les visages. «Dieu merci, la justice a été rendue à notre enfant», nous ont dit les membres de la famille. «L'assassin n'a manifesté aucun signe de regret ni de remords. L'expertise médicale affirme qu'il était en possession de toutes ses facultés mentales le jour du meurtre et devant le juge. S'il a juste exprimé son regret ou présenté des excuses, il aurait vu sa condamnation réduite à la perpétuité. D'ailleurs, il s'agit d'un repris de justice, ayant résidé en France. Il y a déjà purgé une peine de sept ans après avoir tué un ex-Yougoslave, avant d'être expulsé en Algérie», ont déclaré les avocats de la victime. Pour rappel, l'affaire remonte au 3 avril 2016, lorsque l'assassin a fait éruption dans le bureau de la victime, sis à l'ancien siège de l'exécutif de wilaya, au centre-ville de Bordj, et lui a sauvagement tranché la gorge, la laissant gisante dans une mare de sang.