Fragilisé par l'affaire qui vise son fils aîné Wafi, Djamel Ould Abbès est maintenant confronté à une histoire de pot-de-vin qui touche un membre du bureau politique. C'est une nouvelle affaire de pot-de-vin qui tombe au plus mal pour Djamel Ould Abbès. Au lendemain de sa conférence de presse au Centre international des conférences (CIC), le quotidien arabophone El Hayet révèle que les services de sécurité ont perquisitionné le bureau de Salima Athmani, au siège du parti, et sont tombés sur une valise en cuir contenant 10 millions de dinars. Cette somme lui aurait été remise par le député sortant de Constantine, Noureddine Kihel, pour figurer à nouveau sur la liste FLN à Constantine, en position éligible lors des législatives de mai. «Les policiers ont investi son bureau et procédé à la fouille du lieu, raconte un témoin. C'est comme ça qu'ils sont tombés sur l'argent.» Députée, Mme Athmani est pour le moment intouchable. Elle bénéficie jusqu'en mai de l'immunité parlementaire. «L'enquête est en stand-by, car elle est protégée par son statut de députée», explique un membre du comité central. Il n'empêche, son passeport lui a été retiré. Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Djamel Ould Abbès. Lui qui affirmait encore en novembre 2016, lors d'une rencontre avec les élus tenue à l'hôtel El Aurassi, que la «chkara» ne permettra plus jamais aux aspirants à la députation de se faire adouber par la direction du parti. «Je suis un antichkara ! Je suis votre garantie en tant que secrétaire général», avait lancé à la foule le patron du parti. Fragilisé par cette nouvelle affaire, Djamel Ould Abbès doit également faire face aux accusations qui touchent son fils aîné Wafi, dont le domicile à la résidence d'Etat de Club des Pins a été perquisitionné par la Gendarmerie nationale. Certaines sources ont fait état de la «découverte d'une importante somme d'argent et de 52 dossiers de candidats aux législatives», des informations impossibles à vérifier, d'autant que le black-out entoure cette affaire. Questionné sur le sujet lors de la conférence de presse tenue au CIC, samedi dernier, le secrétaire général du FLN a confirmé la perquisition, sans donner plus de détails. «Je fais confiance à la justice de mon pays et au travail des services de sécurité», a ajouté un Ould Abbès blessé. Si le patron du parti se mure dans le silence, certains de ses proches «balancent» et crient au complot. En ligne de mire : un important député de l'APN, accusé d'avoir fomenté l'affaire pour se retrouver sur la liste conduite par le ministre Boudjemaa Talai à Annaba. «On sait qui a mené cette opération, affirme un poche du secrétaire général du parti. C'est une affaire montée de toute pièce pour piéger le secrétaire général et son fils.» Depuis son arrivée à la tête du parti, le fils aîné est omniprésent au siège du FLN à Hydra. Il occupe un bureau, alors qu'il n'a aucune fonction officielle. «M. Ould Abbès travaille en famille, justifie un proche. Il l'a toujours fait, mais cette fois-ci ça se retourne contre lui et ça l'affaiblit.» Décidé visiblement à rendre coup pour coup, Djamel Ould Abbès compte se séparer de son directeur de cabinet, l'inamovible Fodhil Saadeddine, qu'il accuse de «l'avoir poignardé dans le dos».