Les travailleurs exigent le départ de leur directeur général pour de multiples raisons, dont ses démêlés avec la justice et son passage en tant que cadre dirigeant de l'entreprise, qu'ils jugent «catastrophique». Les équipages des navires ainsi que le personnel sédentaire de Cnan-Nord, la filiale de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan) chargée du transport de marchandise, ont observé hier un arrêt de travail de deux heures. Ils exigent le départ de leur directeur général, fraîchement désigné, et ce, pour de multiples raisons, dont ses démêlés avec la justice et son passage en tant que cadre dirigeant de l'entreprise, qu'ils jugent «catastrophique». Ils exhortent les autorités à prendre des mesures et menacent de recourir à une grève illimitée… Le personnel navigant et sédentaire de la filiale Cnan-Nord a observé hier deux heures de débrayage en signe de protestation contre la désignation du tout nouveau directeur général de l'entreprise. Les quatre navires, Mv Kherrata au port de Béjaïa, Mv Timgad au port de Mostaganem, Mv Saoura au port d'Arzew, Mv Constantine au port d'Alger et la majorité des équipages ont observé un arrêt de travail de deux heures pour exprimer leur «mécontentement quant à l'installation du nouveau directeur général à la tête de la filiale». Les travailleurs de cette entreprise ne décolèrent pas depuis plus de deux semaines. Ils avaient déjà exprimé leur mécontentement lors d'une assemblée générale houleuse, tenue la semaine écoulée, et durant laquelle des slogans exigeant le départ de leur premier responsable ont été lancés. Si bien qu'hier, ils ont décidé d'observer un arrêt de travail de deux heures à bord des sept navires de transport de marchandises ainsi que sur les quais «pour alerter une dernière fois» les autorités qu'ils ont saisies par écrit. Dans cette lettre, ils rappellent que «malgré l'action légitime» et «jusqu'à l'heure actuelle, les cris de détresse et de mécontentement sont restés lettre morte». De ce fait, ils réaffirment leur détermination à poursuivre leur action protestataire contre la désignation du directeur général, aux antécédents professionnels peu convaincants et qui a des démêlés avec la justice. «Nous vous signalons que ce responsable a déjà eu l'occasion de travailler pour trouver les solutions aux problèmes liés à l'armement, technique et commercial, mais il s'est engagé à mener une campagne de dénigrement et de menace envers les travailleurs (…). Nous pensons, qu'il est temps de faire preuve de conscience et de responsabilité pour prendre une décision juste et courageuse afin de sauver la compagnie d'un marasme dont les tenants et les aboutissants de cette machination détériorent l'image de notre secteur maritime.» Dans cette lettre, le personnel de Cnan-nord précise avoir pris la décision «irréversible de poursuivre la protestation jusqu'à satisfaction» de cette revendication et menace de recourir, dans un ultime recours, «à une grève illimitée». Enfin, il exhorte les autorités à prendre «les dispositions qui préservent les intérêts de la compagnie et le secteur maritime», en mettant fin à ce qu'il qualifie de «mascarade». Par ailleurs, les travailleurs comptent observer un arrêt de travail de deux heures aujourd'hui, devant le siège de leur entreprise où, selon le syndicat, se tiendra un conseil d'administration extraordinaire. Visiblement, rien ne va plus au sein de cette filiale du groupe Cnan, qui compte sept navires de transport de marchandises, fruit de la restructuration. Le ministère des Transports n'arrive toujours pas à désamorcer cette crise qui risque d'emporter l'entreprise. Il y a une semaine, à l'issue de l'assemblée générale qui a regroupé l'ensemble des travailleurs, à l'appel du syndicat d'entreprise, un courrier de protestation avait été adressé au ministre des Transports, dans lequel le syndicat l'a mis en garde contre «les conséquences» de la désignation du nouveau directeur général à la tête de la filiale. Le syndicat dit l'avoir bien connu, étant donné qu'il était cadre dirigeant au sein du groupe Cnan : «Il avait failli dans sa mission et a fini entre les mains de la justice pour sa gestion et l'affaire est toujours pendante.»