Pas moins de 44 wilayas, chiffre record jamais atteint, et plus de 160 artisans sont attendus pour y prendre part. Trois pays frères ont confirmé leur participation, il s'agit du Maroc, de la Tunisie et de la Libye. Pour ce qui est de la Tunisie, deux chaînes de télévision, Hannibal TV et Nessma TV, sont attendues pour la couverture médiatique. Rien n'a été laissé au hasard pour la réussite de cette importante manifestation économico-culturelle, la 49e édition de la Fête du tapis, que la vallée du M'Zab prépare depuis plus de deux mois. Tout a été minutieusement préparé et prévu, et ce, dans les moindres détails. Ainsi et tel que prévu par le programme qui nous a été communiqué par la cellule de communication de la wilaya de Ghardaïa, le coup d'envoi de cette fête sera marqué, aujourd'hui samedi, par un défilé éclectique de 32 chars qui ouvrira la cérémonie. Chacun d'eux, paré de ses plus beaux atours, symbolisant l'activité dominante de sa commune. Entre deux chars, une troupe folklorique aux costumes chatoyants assurera l'animation aux sons du karkabou et du baroud. La procession de chars, véritable fresque dévoilant les spécificités de chacune des treize communes composant la wilaya de Ghardaïa, dévoilera aux yeux des visiteurs toutes les valeurs ancestrales du terroir. Ornés de tapis des différentes localités de la wilaya de Ghardaïa, riches en symboles et motifs qui retracent généralement le substrat social, culturel et historique de chaque localité de Ghardaïa, ils longeront sur près de deux kilomètres les grandes avenues et boulevards du 5 Juillet, puis Didouche Mourad, pour venir étaler toutes les richesses culturelles et artisanales sur le superbe boulevard Emir Abdelkader où est dressée la tribune officielle, conférant à cette artère un spectacle haut en couleur, cadencé au rythme alternant des salves de baroud et des danses folkloriques de toutes les régions qui participeront à cette édition. Unique de par ses aspects culturel et artistique, la parade de chars qui ouvrira les festivités est en elle-même une curiosité. Valse des chars A travers chaque char garni de tapis, les participants auront à cœur de montrer à une foule dense, venue fêter, en ces magnifiques journées printanières, les riches potentialités des localités de Ghardaïa, Guerrara (zone steppique) et El Ménéa (erg), en passant par celle de Metlili et la station thermale de Zelfana, sans oublier Berriane, formant ainsi une véritable fresque multiculturelle évoquant la richesse d'un patrimoine national jalousement préservé. Le savoir-faire et le génie féminin propres à chaque région, transmis de génération en génération, sont mis en valeur à travers chaque tapis, une véritable œuvre d'art symbolisant l'expression identitaire des tisserandes de Ghardaïa. A travers ce défilé agrémenté de danses folkloriques locales, offrant ainsi un spectacle d'une beauté sublime, les organisateurs ont mis le paquet pour redynamiser la scène culturelle de la région, notamment à travers l'organisation de fêtes locales et, par là même, relancer les activités touristiques et artisanales. Des activités culturelles variées, une exposition-vente de produits réalisés par les associations et microentreprises de femmes spécialisées, de stagiaires et apprentis des centres de formation professionnelle ont été programmées au Palais des expositions, au quartier Bouhraoua, durant cette fête du tapis, qui se poursuivra jusqu'au 22 mars, ce qui permettra aux artisans de la région de présenter et d'écouler leurs produits, très appréciés par les touristes qui ne manqueront certainement pas d'affluer en masse dans la pentapole du M'zab. Il va sans dire que ces cinq journées, qui seront riches du point de vue économique mais aussi et surtout au plan culturel et sportif, au regard de l'alléchant programme concocté par les organisateurs, permettront à la ville de Ghardaïa, véritable musée à ciel ouvert, classée patrimoine universel de l'humanité par l'Unesco, de retrouver son cachet festif d'antan, terni quelque peu par les dramatiques événements passés. Manque d'hébergement Encore une fois, hélas, et chaque fois que la région organise un événement majeur, le seul point noir reste le problème récurrent des rachitiques capacités hôtelières de la région. Les possibilités de l'hôtel El Djanoub, dont une importante partie est tombée en ruine depuis des lustres, restent très en deçà de ses moyens, malgré tous les efforts entrepris par le directeur pour redorer le blason de ce fleuron, œuvre de Fernand Pouillon, alors que le magnifique et majestueux hôtel Les Rustomides demeure tristement clos malgré le scandale des 54 milliards de centimes engloutis pour sa réfection. La commission d'enquête dépêchée par le ministère de tutelle pour faire la lumière sur les tenants et aboutissants de cette scabreuse affaire n'a, comme il fallait s'y attendre, à l'image de toutes les commissions d'enquête dans notre pays, toujours pas révélé ses secrets. C'est, encore une fois, l'occasion de rendre hommage à ces pionniers du tourisme et à cette poignée d'amoureux de cette région, qui ont réalisé un véritable havre de paix et de détente avec tout le confort qui sied aux lieux, et ce, dans le plus pur style ibadite, par l'édification de quelques superbes maisons traditionnelles regroupées en résidences et maisons d'hôtes au milieu de la magnifique palmeraie de Beni Izguène, jusqu'à Ntissa, son extrémité. Très prisées par les touristes, suscitant un réel engouement pour ce type d'hébergement traditionnel, elles sont cependant difficilement joignables. Afin de faire de ce lieu paradisiaque un endroit facilement accessible, les pouvoirs publics devraient, ne serait-ce que par amour pour cette merveilleuse région, faire un effort pour procéder au bitumage de quelque 8 km de pistes difficilement carrossables. Il n'y a, en ces temps de joie, que la fête qui compte. Tel le phénix, Ghardaïa renait de ses cendres et réapprend à vivre dans la joie, la fraternité, le vivre-ensemble et la convivialité. Que vibre la vallée et que tout le monde y prenne part. Du bonheur… Ce n'est que du bonheur…