Le parti de Hocine Aït Ahmed a le vent en poupe en ce moment, si l'on se fie aux déclarations de son chargé de la communication, Karim Tabou. « Le FFS vit une phase de ressourcement interne des plus extraordinaires », a-t-il martelé hier devant les journalistes, à l'issue de la conférence nationale de ses élus locaux tenue jeudi et vendredi derniers à Melbou (côte est de Béjaïa). Les effectifs militants seraient ainsi en constante évolution, puisque, apprenons-nous, le nombre des adhérents au parti a globalement doublé en quelques mois, alors que le FFS aurait enregistré, ces derniers temps, un taux d'adhésion de femmes jamais égalé auparavant. Karim Tabou a voulu rassurer quant aux interrogations qui ont remis sur la table la question de la fronde au sein du parti. Dans les coulisses de la conférence, des échos nous avaient fait état d'un rassemblement national des protestataires à Akbou dans les prochains jours. La veille, le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, informait les élus et cadres réunis d'une nouvelle sanction prise à l'encontre des meneurs de la dissidence, laquelle dissidence a visé à « affaiblir le FFS, à le neutraliser et à l'évincer de la scène politique en le faisant replier sur lui-même ». « Je profite de cette tribune pour vous annoncer que, en concertation avec le président du parti, nous avons décidé de prononcer la levée de la couverture politique pour les élus qui ont participé dans les actions de défiance et de dissidence contre le parti », avait donc fait savoir M. Laskri. « Il s'agit de 15 à 20 élus locaux, en fonction, essentiellement, dans la wilaya d'Alger », devait pour sa part préciser Karim Tabou, en rappelant les décisions de radiation qui ont déjà concerné cinq membres du conseil national identifiés comme les meneurs de la fronde. Autant de secousses que les responsables du FFS relativisent et promettent de régler dans le strict respect des statuts qui régissent la formation. La conférence dédiée à Rabah Aïssat, président de l'APW de Tizi Ouzou assassiné, il y a 40 jours, et à Ali Azerarak, vice-président de l'APC d'Aomar (Bouira), également assassiné, s'est voulu l'occasion de réitérer l'engagement des représentants du parti au sein des assemblées locales à honorer les serments électoraux et la ligne politique du FFS. Un hommage appuyé est par ailleurs rendu par Ali Laskri aux « maquisards de la politique qui ont évité à notre pays et surtout à notre région (la Kabylie, ndlr) le pire et le chaos malgré les persécutions de tout genre ». L'assassinat de Rabah Aïssat, selon Ali Laskri, « participe de cette entreprise de terreur et de volonté de ne laisser en surface que les réseaux maffieux en imposant une mentalité de soumission et de démission politique ». Une marche, pour rappel, a été organisée le 9 novembre à Tizi Ouzou pour dénoncer le crime et où le slogan d'une commission d'enquête internationale a été (re)brandi par le FFS. Sur ce sujet, par ailleurs, Karim Tabou se dit précis quand ils identifient les assassins, ceux qu'ils appellent « les islamistes de caserne ». Tout semble être mis en œuvre pour réduire la Kabylie au silence via l'imposition de la terreur, analyse encore le porte-parole du FFS en soulignant que la situation sécuritaire dans la région est « des plus inquiétantes ». Quatre ateliers de réflexion ont été installés durant la conférence qui ont planché sur les moyens de « créer les articulations » entre les élus et les instances organiques du parti. L'esquisse d'un projet de charte de l'élu, le réexamen des textes juridiques définissant les prérogatives des membres des assemblées locales, le bilan de la participation du FFS aux élections et enfin la situation politique du pays, sont autant d'axes sur lesquels les quelque 300 participants issus de 17 wilayas du pays, selon les organisateurs, ont eu à plancher durant la rencontre.