La quatrième session de l'APW de Souk Ahras, tenue hier, avec au menu le dossier de la santé, a été une occasion pour les élus de soumettre au débat les contraintes de ce secteur névralgique et ses retombées sur le citoyen. La présentation du rapport par le président de la commission concernée a levé le voile sur une foultitude d'anomalies, notamment les structures en mal d'encadrement médical et paramédical, le matériel et les équipement médicaux non exploités dans les hôpitaux du chef-lieu et ceux des daïras de Sedrata et M'daourouch, le manque des médecins spécialistes et la prise en charge des patients qui demeure en deçà des aspirations de la population locale. Les structures privées, incluses dans ledit rapport, ont également fait l'objet d'une approche descriptive, où les membres de la commission précitée ont mis en relief des préoccupations somme toute légitimes, à savoir, entre autres, le nombre allant crescendo des parturientes soumises aux césariennes, ainsi que la prise en charge approximative des insuffisants rénaux. Le nouveau directeur de la santé et de la population, fraîchement installé, n'a pas manqué de s'exprimer sur les exploits antérieurs à son arrivée, qui sont l'œuvre, d'après son approche, de l'actuel wali de Souk Ahras. «En matière de structures et d'équipement, Souk Ahras est mieux lotie que les autres wilayas, j'en suis convaincu (…) le problème est dans le suivi, l'accompagnement et l'application des consignes de la tutelle (…) je citerais à titre illustratif l'absence des briefings hebdomadaires des mœurs médicales, chose qui va à contresens du principe de la concertation qui doit prévaloir dans le secteur de la santé», a-t-il déclaré. Lors de leurs interventions, les membres de l'APW ont plaidé dans leur majorité en faveur d'une meilleure gestion des structures et leur humanisation. Khemissi Derardjia, Younes Samai et Djamel Zenati ont demandé, de leur côté, le lancement de certains projets restés en suspens depuis des années. Une motion adressée au ministre fait partie de leurs propositions. Un autre élu, en l'occurrence Mohamed Zaïri, a, quant à lui, émis des réserves par rapport à certains cadres du secteur, qualifiés par son pair de «barons de la santé». Les logements de fonction squattés par des personnes étrangères, les évacuations des malades vers les wilayas limitrophes, le manque de coordination avec les élus communaux, le déséquilibre régional, les centres de soins à l'abandon, le détournement du matériel roulant de sa vocation…. sont autant de carences relevées par les élus de l'APW. «Qu'en est-il des groupes médicaux itinérants pour médication à domicile, annoncés antérieurement et restés sans suite ?», s'est demandé Zakia Zouaizia, une autre intervenante. Laquelle intervenante a dénoncé la bureaucratie et la véhémence des médecins du secteur public à l'égard des malades. Et un autre intervenant de couronner : «Nous avons dans le secteur un déficit en gestion et en rigueur pour conforter les dires du nouveau directeur de la santé et de la population».