General Electric, la multinationale américaine, active en Algérie depuis une quarantaine d'année, lance «Women In Technology and Science», une initiative visant à réduire l'écart entre hommes et femmes dans le domaine technologique. «Les objectifs préliminaires de l'initiative ‘'Women In Tech'' sont de doubler le nombre de futurs jeunes talents féminins, réduire les démissions, investir dans le leadership, et récompenser les managers efficaces dans le but d'obtenir une représentation 50 /50 de femmes dans des rôles techniques», explique le communiqué de l'entreprise. Au siège de GE, à Hydra, une dizaine de jeunes stagiaires assises devants leur laptop échangent avec la directrice de la communication et la responsable des stages. «L'entreprise a un programme de partenariat avec les universités et particulièrement avec l'Ecole polytechnique d'Alger. Nommé ‘‘Exective School'' et lancé en 2015, le programme vise à mettre en contact GE avec les étudiants qui ont un programme de formation», informe Meriem Benziane, la directrice de la communication. S'agissant du «Women In Tech», Wafaâ Khemmar, la Senior Project Manager de GE Power Services, explique qu'il s'agit de stages en entreprises offerts principalement aux étudiantes de Polytech. «Nous avons proposé des projets de fin d'études aux étudiants. Au départ on s'est rapprochés de toutes les universités, mais on a choisi Polytech, car on voulait ce qu'il y avait de mieux dans la formation des métiers qu'on recherche, c'est-à-dire les domaines techniques et l'engeneering», poursuit-elle. Ainsi, après avoir passé par des entretiens et bénéficié de quelques semaines d'intégration, les stagiaires se voient proposer des projets de fin d'études liés principalement «à la maintenance des machines». «Nous visons plutôt des profils techniques spécialisés dans la mécanique, l'hydraulique et l'optimisation des process au niveau du génie industriel», développe la responsable des stages. Mais pourquoi s'intéresser particulièrement à la gent féminine ? La responsable répond par un slogan significatif : «GE is Diversity». De son côté, la chargée de communication de la multinationale s'appuie sur des statistique de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) pour rappeler que la part de la gent féminine dans le domaine technique varie seulement entre 13 et 21% dans le monde. «Un quart des employées de GE dans le monde sont des femmes, mais qui activent dans tous les domaines, comme l'administration ou le commercial et pas simplement dans le technique. En Algérie, GE compte quelque 700 travailleurs, dont une centaine de femmes», révèle Meriem Benziane. Cette disparité de genres, au-delà de l'aspect culturel, présente, selon une enquête de l'OCDE, un important manque à gagner pour le secteur économique. Ainsi, d'après cet organisme international, dans une entreprise où il y a une parité importante (hommes/femmes), le rendement est supérieure à 53%. Si cette balance (parité) était respectée, le PIB mondial pourrait augmenter de 30% à l'horizon 2030. Enorme évolution donc, qui serait liée à la diversité d'approche dans le règlement des problématiques permises par la diversification des profils. «La parité est désormais un besoin économique», assure la directrice de la communication. Alors, pour pallier ce «déséquilibre» causé par le manque d'intérêt manifeste des femmes au domaine technologique, d'abord, puis à la difficulté de trouver l'équilibre entre les exigences de son métiers et la vie familiale, GE a ainsi pensé à lancer l'initiative «Women In Tech», dans le but de les attirer vers ce domaine, en essayant également de développer un environnement interne favorable. «La stratégie de GE est de recruter les meilleurs, qu'ils soient hommes ou femmes. Mais, on va attirer plus de femmes, et surtout les retenir, car beaucoup démissionnent parce qu'elles n'arrivent pas à combiner vie active et vie familiale. Donc, on essaye de développer un environnement interne qui facilite leur travail et leur intégration. On veut créer une culture d'entreprise qui facilite l'intégration des femmes et les motive à rester», explique Mme Wafaâ Khemmar, en insistant sur le fait que dans les multinationales «on vous juge par rapport aux résultats et non pas à votre temps de présence». Ainsi, toute cette stratégie de parité adoptée par l'entreprise consiste à encourager les femmes à choisir le domaine technologique dès l'université et postuler aux postes de travail qui offrent des carrières à très long terme, en se démarquant des a priori révolus. Pour revenir aux stagiaires issues de l'Ecole polytechnique d'Alger, sélectionnées d'après leur aptitude de communication, l'ouverture d'esprit et le niveau technique, la responsable des stages s'est dite impressionnée par leur bon niveau. «Avant même de les encadrer, nous avons été agréablement surpris par le niveau technique, de communication, leur présence et leur dynamisme. Leur intégration s'est faite de manière automatique, elles font partie de l'entreprise dès le premier jour. Lors des entretiens, c'était vraiment très agréable de voir le niveau atteint dans certains établissements universitaires. J'ai été surprise de voir que ces étudiantes ont déjà une vision sur leur avenir», s'en félicite Mme Wafaâ. Récemment, le PDG de GE Afrique du Nord-Ouest, Touffik Fredj, a déclaré : «Aujourd'hui, les femmes représentent un quart des employés GE, 18% d'entre elles occupent des métiers techniques, ce qui correspond à 14000 femmes. Ces chiffres restent moyens, mais sont en accord avec la tendance générale. Embaucher des femmes plus talentueuses ne suffit pas. Nous devons recruter et retenir les meilleures».