L'université peut apporter à l'entreprise un appui appréciable. Cet appui peut se traduire par la mise en place d'un personnel chercheur compétent, par une approche rigoureuse et surtout par une ouverture sur la recherche internationale par le biais des différents accords de coopération inter-universitaire. Il est certain que le succès d'une entreprise, quelle que soit sa taille, est souvent lié à son innovation et à sa différenciation par rapport aux concurrents. Toutefois, l'entreprise ne peut trouver de solutions face à ces défis que dans un partenariat dynamique avec une unité de recherche universitaire à qui elle peut apporter beaucoup.Aujourd'hui, l'Algérie recèle un réseau important d'universités et d'instituts, lui permettant d'afficher un grand nombre de diplômés universitaires.Néanmoins, nos universités ignorent la nécessité d'adapter l'enseignement et les spécialisations avec les besoins du monde de travail. Certes, les stages pratiques, faisant partie des cursus universitaire, constituent l'occasion, pour ces futurs diplômés, de se familiariser avec la vie professionnelle, mais les capacités d'accueil dans les entreprises, la durée, souvent trop limitée, de ces stages et l'insuffisance du suivi des stagiaires par les enseignants, ne permettent pas d'en faire une véritable période d'initiation à une pratique professionnelle. Résultat : soumission au chômage pour certains diplômés ou acceptation des emplois sous-qualifiés pour d'autres.Pour une meilleure intégration des futurs diplômés dans le monde du travail, il est impératif, de l'avis de spécialistes en la question, de revaloriser l'enseignement des sciences dites molles (management, économie…) et leur redonner une place de choix dans le programme d'enseignement des universités et des écoles algériennes. Il est, aussi, question de remettre l'accent sur la «pratique», via les stages et les projets en équipe, afin de préparer les étudiants à la vie professionnelle. A cela s'ajoute la nécessité de développer l'enseignement des langues pour tirer profit de la qualité de l'enseignement technique vue par les multinationales.Selon ces spécialistes, si le travail d'orientation et d'aide aux choix professionnels s'effectuait, tout au long des études, la recherche d'un emploi à l'issue des études serait certainement bénéfique et pour le diplômé et pour l'entreprise.De ce fait, le développement de la coopération entre l'université et le monde professionnel peut ouvrir de nouveaux horizons, améliorer le retour des investissements et faciliter la préparation des étudiants à leur future vie professionnelle.Une telle coopération a connu un développement très rapide dans les pays développés, par la mise en place de projets communs entre l'université et l'entreprise. Malheureusement, cette concertation demeure faible, parfois inexistante dans les pays en voie de développement dont l'Algérie.Parmi les rares universités, qui ont pris conscience de l'intérêt socio –économique de la coopération avec le monde des entreprises, figure l'USTHB (Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène de Bab Ezzouar). Cette dernière a signé des conventions de coopération avec la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) et l'Entreprise espagnole de traitement et d'épuration des eaux (Deisa).Des conventions similaires ont été, également, signées entre l'USTHB et Sonatrach, Sonelgaz, Saidal, Algérie Télecom, Naftal et dernièrement Lafarge Algérie. Conscientes du rôle primordial de l'université dans l'amélioration de leur compétitivité, plusieurs entreprises se sont ouvertes au monde de l'université. C'est le cas de Siemens Algérie lequel, d'après Meriem Boumediène, responsable marketing &PR Manager, ouvre ses portes aux universitaires, dans le cadre des stages d'été, en leur offrant ainsi l'occasion de découvrir le monde du travail et d'acquérir une certaine expérience professionnelle.«Les stages d'été constituent un retour sur investissement, dans la mesure où ces universitaires peuvent être admis au sein de notre Groupe lequel bénéficiera de leur expérience et surtout de leur dynamisme», dira Mme Boumediene. En somme, pour réussir l'innovation sur le plan technologique, des procédés et du management, l'entreprise économique est tenue d'établir un partenariat avec une unité de recherche universitaire. L'université doit également s'ouvrir sur le monde économique et répondre à ses aspirations dans le domaine de la recherche sous ses différentes formes. B. A.