Démenti du ministre de l'Habitat et ministre du Commerce par intérim. «Les deux formules, LPP et AADL, sont maintenues», a affirmé hier Abdelmadjid Tebboune, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne 3. «La formule LPP n'est pas un programme commercial et ne répond qu'à la demande de nos concitoyens. Le gouvernement avait prévu 150 000 logements, sauf qu'après deux ans et demi d'inscriptions, nous ne sommes arrivés qu'à 48 000 demandes seulement. Donc, j'ai dit que s'il n'y en aura pas d'autres, pourquoi le maintenir ?» a-t-il expliqué. Même cas pour l'AADL, dont le ministre assure la continuité du programme. «Nous ne pouvons pas arrêter le programme AADL. Il y a trois mois, le Premier ministre avait même annoncé la construction de 120 000 logements supplémentaires. C'est un programme qui a montré son efficacité. Comme le LPP, pourquoi donc l'arrêter ?» s'est-il interrogé pour mettre fin aux rumeurs qui circulent depuis quelques semaines. L'autre sujet évoqué par le ministre a trait au rééquilibrage du déficit de la balance commerciale qui a atteint en 2016 la somme de 17 milliards de dollars. Lors de son passage à la Chaîne 3, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que l'heure de puiser dans les réserves de change du pays a sonné. «Ce déficit est énorme. C'est le budget de plusieurs pays du continent et il doit être rééquilibré en le payant par nos réserves de change. Ces dernières ne sont pas faites pour s'adonner à des importations débridées qui ne servent ni l'économie ni le citoyen», a-t-il indiqué. Ce n'est pas tout, car le ministre a expliqué que ladite décision passera aussi «par l'encouragement de la production nationale dans le but de diminuer les coûts des importations». «Nous sommes rentrés dans une nouvelle ère d'économie et une nouvelle politique de croissance. Cette dernière signifie l'encouragement et l'augmentation de la production nationale afin de satisfaire les besoins nationaux, d'une part, et l'exportation, d'autre part, dans l'objectif de remplacer les hydrocarbures au fur et à mesure». Et d'ajouter : «Nous ne pouvons pas protéger la production nationale en laissant les portes de l'Algérie ouvertes aux quatre vents. Nous nous sommes lancés dans une politique économique ultralibérale. Nous importons de la pacotille et nous faisons de l'Algérie une poubelle.» A propos du devenir des licences d'importation, le ministre répond : «Les licences sont arrivées à échéance en 2016. Maintenant, c'est fini. Seuls les produits de première nécessité vont continuer à être importés avec les anciennes licences jusqu'à la délivrance des nouvelles, les autres seront soumis à licence et l'importateur devrat répondre à certains critères étudiés par une commission où tous les ministères seront représentés.» Et d'ajouter : «Ce n'est pas pour priver le citoyen de ces produits, mais pour réguler les importations. Le Premier ministre l'avait déjà annoncé. Il avait dit que nous n'interdirons aucune importation, mais nous devons contrôler la qualité, les prix et les quantités importées. Un pays qui a un déficit de 17 milliards de dollars a-t-il le droit de continuer à importer jusqu'à 18 millions de dollars de chewing-gum. Nous sommes arrivés à près de 8 milliards de dollars de produits considérés de seconde nécessité importés en 2016. Tout ça va changer. Nous serons sans pitié.»