Les syndicats de l'éducation de Constantine sont en colère. Une ire commune, puisque le Cnapest, le Snte et l'Unpef dénoncent la situation des œuvres sociales de leur secteur, situation qu'ils qualifient de « catastrophique », et s'insurgent contre le fait que cette commission, en principe créée pour le bien des éducateurs, a glissé peu à peu dans le giron de l'UGTA. D'ailleurs, celle-ci ne s'est pas associée au mot d'ordre lancé par les syndicats cités plus haut, et pour cause. « La dilapidation des moyens des œuvres sociales, les détournements réguliers de biens et d'argent de l'association nous ont poussés à nous réunir et à pondre un communiqué commun qui portera à la connaissance de tous ce qui se passe dans un secteur qui devrait donner l'exemple », nous dira un membre du Cnapest. D'ailleurs, et à ce titre, plusieurs scandales ont éclaboussé ces derniers temps les œuvres sociales de l'éducation et sa fameuse Munatec, des scandales rapportés par la presse nationale, mais sans qu'il y ait eu d'enquêtes approfondies ni de condamnations contre les auteurs des dépassements dans la gestion et la répartition des biens. Les trois syndicats ne comptent pas s'arrêter au stade de la dénonciation, car d'autres actions sont à prévoir dans le futur, si des décisions salutaires ne sont pas prises contre les responsables des œuvres sociales. Mais pour le moment, Unpef, Cnapest et Snte s'élèvent contre la gestion opaque du dossier des voitures qui reste en suspens depuis 1999, les logements subventionnés par ces mêmes œuvres et qui restent inaccessibles au commun des éducateurs, les cybercafés, en principe créés pour l'enseignant, qui ont pris une autre tangente, et les prêts en numéraire censés soulager le quotidien de l'éducateur dont les fins de mois difficiles sont connues. « Les insurgés » ne termineront pas sans citer aussi le flou qui entoure le dossier des excursions, des vacances, de la omra et des voyages à l'étranger, sans oublier l'épineux problème des crèches longtemps débattu mais jamais résolu. A cet effet, le wali de Constantine, sentant anguille sous roche, a décidé de geler les activités de la commission des œuvres sociales, tout en exigeant les bilans moral et financier, ainsi que l'ouverture d'une enquête pour démêler l'écheveau de cette affaire qui n'a pas fini de défrayer la chronique.