La direction locale du Snte est intervenue très longuement sur plusieurs dossiers : œuvres sociales, rentrée scolaire, logements, Fonction publique… “Les intrus syndicaux”, telle a été l'expression utilisée par les membres du bureau de wilaya du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) pour désigner les syndicalistes de l'Ugta lors d'un point de presse qu'ils ont tenu ce jeudi matin à Oran. En fait, c'est la direction locale du Snte, version Boudjenah, qui est intervenue très longuement sur plusieurs dossiers relatifs au secteur de l'éducation (œuvres sociales, rentrée scolaire, logements…) et de la Fonction publique (projet du statut de la Fonction publique). Car, l'important pour les représentants du Snte est d'abord de dénoncer ce monopole de l'Ugta qui est toujours considéré par les pouvoirs publics comme étant le seul syndicat représentant les travailleurs. Situation dénoncée par les intervenants : “Dans l'éducation, les vrais représentants ce sont les syndicats autonomes. Vous avez l'Unpef et nous le Snte au niveau des paliers primaire et moyen et le Cnapest dans le secondaire. Où sont les gens de l'Ugta ? Dites-moi, que représentent-ils ? Plus rien…” Et de poursuivre : “La majorité d'entre nous était à l'Ugta, mais nous l'avions quittée parce que nous ne supportions plus qu'une minorité de cadres, de responsables de l'Ugta agissent pour leurs intérêts personnels, et cela, souvent sur le dos des travailleurs…” À titre d'exemple, les représentants du Snte avancent la question de la gestion des œuvres sociales de l'éducation, notamment à Oran, où, disent-ils, pas moins de quatre commissions se sont succédé depuis 1994. “En 1995, le budget des œuvres sociales était de 4 milliards de centimes, en 1998-99, il était de près de 4 milliards… Il n'y a jamais eu le moindre bilan rendu officiel, c'est pour cela que nous demandons une commission d'enquête pour savoir ce qui a été fait de l'argent des travailleurs…”, dira un membre de la direction du Snte qui s'en prendra à l'ordonnateur sur cette question. L'autre point qui attise la colère des syndicalistes est l'avant-projet du statut de la Fonction publique qui ne fait l'objet de discussion qu'avec et toujours l'Ugta. “De quoi ont peur les pouvoirs publics pour refuser de discuter du projet avec les autres syndicats autonomes qui sont représentatifs et qui on leur mot à dire sur ce projet ?” De même pour les négociations salariales à travers la tripartite, l'exclusion des partenaires sociaux autonomes est là aussi fortement dénoncée par les intervenants qui lâcheront : Y en a marre que ce soit un seul qui décide pour nous ce qu'il faut pour manger... En plus, ce sont des menteurs, le Snmg à 10 000 DA, ce n'est pas vrai. Vous avez des travailleurs qui font à peine 7 000 DA ! Comment peut-on vivre avec une telle misère ?” Visiblement très remontés contre l'Ugta et les pouvoirs publics qui persistent à refuser aux syndicats autonomes le statut de partenaire social, nos interlocuteurs aborderont le problème dans la wilaya du fait, diront ils, “de l'incompétence de certains” et de signaler que, jusqu'à l'heure actuelle, des enfants de 6 ans ne sont toujours pas inscrits à l'école, que des enseignants n'ont pas reçu leur affectation et que les élèves de plusieurs paliers ne disposent d'aucun livre et ce, plus d'une semaine après la rentrée officielle. Les syndicalistes en appellent sur ce point à la création d'une nouvelle fédération des parents d'élèves qui sera véritablement représentative et jouera pleinement son rôle. F. B.