M. Brahim Bendjeber, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), était, mercredi dernier, l'invité des opérateurs économiques des régions de Annaba, Guelma et El Tarf.Il ressort des interventions enregistrées lors de la réunion qu'il a présidée à la CCI Seybouse Annaba que les entreprises publiques et privées en Algérie manquent d'informations sur tout. « Nous tiendrons compte de cet aspect qui fera l'objet d'une profonde réflexion de notre institution. Il sera l'axe central de notre stratégie dans les années à venir. Donner plus d'informations ciblées et rapides sera notre credo », constate le président de la CACI. Installé il y a quelques mois, le nouveau collège de cette institution économique, composé d'élus représentatifs de toutes les régions d'Algérie, n'a pas participé aux négociations qui ont permis d'induire dans la loi de finances 2007 la baisse sur la TVA et sur l'IBS. « Nous avons pris le train en marche. Cette baisse est bonne à prendre, mais elle reste insuffisante pour relancer l'investissement et permettre à la production nationale de s'imposer sur les marchés extérieurs », a ajouté M. Bendjeber. Offrir des informations sectorielles très pointues, souhaitées, et assister les opérateurs économiques quelle que soit la nature de leur demande, est une des priorités que semble s'être fixé la CACI. Un engagement que d'aucuns parmi les participants à la rencontre ont bien accueilli, car nécessitant une meilleure collaboration entre les différents organismes d'appui. C'est en tous cas le souhait de l'ensemble des adhérents de la CCI Seybouse. Bon nombre ont estimé éprouver des difficultés à trouver des interlocuteurs crédibles pour mieux maîtriser leurs activités ou appréhender des opérations d'import-export. « Trouver le bon interlocuteur n'est pas toujours facile, surtout pour les opérateurs qui n'ont pas d'expérience dans le créneau de l'import-export », reconnaît le président de la CACI. Les débats se sont étalés à d'autres sujets comme la visite à Alger du vice-président de la Chambre turque du commerce et d'industrie (CTCI), les récents déplacements des responsables de la CACI en Iran et en Chine. « A ce jour, je ne m'explique pas comment notre chambre a été marginalisée, pour ne pas dire méprisée, lors de la visite du Premier ministre turc à Alger. Il était accompagné du premier vice-président de la CTCI lors d'un récent déplacement. Non informé de cette visite, j'ai été surpris lorsque le jour-même j'ai été appelé en urgence pour présider une séance de travail à laquelle je n'étais pas préparé. Nous avons bricolé pour sauver les apparences. Le soir, à la réception officielle organisée en l'honneur des Turcs, on ne nous a pas invités », a expliqué M. Bendjeber, comme pour appeler les pouvoirs publics à faire l'effort de transparence et d'information. Selon lui, le marché algérien intéresse de plus en plus les opérateurs économiques étrangers. Pour le président de la CACI, l'invitation adressée par les Iraniens aux Algériens n'est pas innocente. « Dès notre arrivée à Téhéran, nous avons été mis au contact d'opérateurs iraniens intéressés par les exportations et la commercialisation de leurs produits sur le marché algérien. L'Algérie est considérée comme un partenaire commercial crédible et l'un des plus importants marchés du continent africain. Rares étaient les Iraniens intéressés par un investissement chez nous. Certes, plusieurs ont exprimé des possibilités de partenariat mais cela s'est limité aux déclarations de bonnes intentions », précise le président de la CACI. Tout en survolant la création d'une CCI par wilaya, affirmant qu'il s'agit d'une rumeur infondée, M. Bendjeber a affirmé que l'Algérie est devenue le cœur d'un foisonnement d'événements économiques et un cadre d'échanges privilégiés dans le bassin méditerranéen. « C'est dans ce cadre que nous devons impérativement faire l'inventaire de notre patrimoine, construire notre propre siège en puisant sur les 6 millions de dinars en dépôt sur notre compte et multiplier les contacts algéro-algériens et avec les opérateurs économiques étrangers », a-t-il ajouté. Pour conclure sa rencontre et avant de se rendre à la wilaya pour plaider le dossier de l'attribution d'un terrain nécessaire à la réalisation d'un palais des expositions économiques à Annaba, M. Bendjeber a lancé un appel aux adhérents des CCI à travers le pays : « Nous devons engager une profonde réflexion sur ce qui est attendu de la CACI. Notre institution ne doit plus jouer le rôle de spectatrice dans un secteur économique qui l'a concerne directement. »